Pendant ses 22 ans au pouvoir, Yahya Jammeh aurait orchestré le détournement de près d’un milliard de dollars, provenant principalement de la banque centrale, du fond de pension, de la société de télécom nationale ainsi que des revenus générés par les timbres.
C’est ce que révèle un rapport publié hier, mercredi 27 mars 2019, par l’Organized Crime and Corruption Reporting Project (OCCRP), un regroupement de journalistes d'investigation et de centres d'enquête, fondé en 2006.
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L’ex-président aurait dirigé le pays comme «un syndicat du crime organisé», selon Jeggan Grey-Johnson, membre de l’open society fundation.
Yahya Jammeh avait établi un cercle constitué de membres de l’armée, de politiques et d’hommes d’affaire, afin de parvenir à piller les caisses de l’Etat en tout impunité.
Ce rapport montre aussi comment la reconnaissance de Taïwan par la Gambie a permis à l’ex-président et ses associés de détourner près de 100 millions de dollars provenant de l’aide accordé par Taïwan.
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Ces révélations s’ajoutent aux sanctions déjà prononcées par les Etats-Unis à l’encontre de Yahya Jammeh qui s’est exilé en Guinée Equatoriale au début de l'année 2017.
Adama Barrow, l’actuel président de la Gambie, avait déjà accusé son prédécesseur d’avoir retiré 90 millions de dollars des caisses de l’Etat en 2017, suite à sa défaite aux élections présidentielles. Comment réagira-t-il suite à la publication de ce rapport?