Algérie: les avions privés des hommes d’affaires interdits de quitter le territoire

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Le 01/04/2019 à 11h25

Que des hommes d’affaires et certains dirigeants politiques prennent la fuite est très redouté. Les jets privés sont donc interdits de quitter le territoire algérien. Un début de chasse aux sorcières, qui vise avant tout les membres du clan qui a fait les beaux jours du régime de Bouteflika.

La crainte de fuites à l’étranger des barons et oligarques du régime moribond de Abdelaziz Bouteflika a poussé les sécuritaires proches de l’homme fort du régime, le général-major Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l’armée algérienne, à prendre des mesures drastique d’interdiction de sortie du territoire algérien. Cette mesure concerne, effective dès ce lundi 1er avril, concerne plus de 150 personnes.

Ainsi, outre la vigilance prônée aux niveaux des aéroports et postes frontaliers, depuis le dimanche 31 mars dernier, les autorités algériennes ont décidé d’interdire désormais le décollage et l’atterrissage de tous les avions privés, qu'ils soient immatriculés en Algérie ou à l’étranger.

Concrètement, aucun avion privé appartenant à un Algérien, qu’il soit immatriculé en Algérie ou à l’étranger, n’est autorisé à décoller ou à atterrir dans un aéroport algérien. Et donc, plusieurs avions privés sont en conséquence cloués au sol.

Cette décision n’émane pas du ministère de la Justice, mais d’une autorité au pouvoir.

A travers cette décision, les autorités algériennes souhaitent éviter que les personnes interdites de quitter le territoire algérien ne profitent de leur jet privé pour quitter le territoire en catimini.

Ces personnalités pourraient en effet être tentées de fuir le pays pour éviter d’éventuelles enque^tes sur des faits de corruption dont ils se seraient rendus coupables, et dans lesquels ils seraient impliqués, du fait de leur proximité avec le régime de Abdelaziz Bouteflika. .

Cette mesure, qui concerne 150 personnes au total, désormais contraintes de rester en Algérie, concerne notamment des hommes politiques et des oligarques du régime Bouteflika.

Rappelons que l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, l’ex-patron du Forum des chefs d’entreprises, Ali Haddad, et l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout ont vainement tenté de quitter l’Algérie et ont été interceptés par les autorités alors qu'ils tentaient de fuir à l'anglaise. 

Cette mesure concerne aussi Hamid Melzi, PDG de la Société d’investissement hôtelière (SHI) et directeur du Club des Pins, prestigieuse station balnéaire à l'ouest d'Alger, qui, s'il n'a pas tenté de fuir physiquement, a essayé de faire sortir, en toute illégalité, la coquette somme de 500 milliards de centimes, en dinars algériens.

Par Karim Zeidane
Le 01/04/2019 à 11h25