Depuis le début de la contestation au Soudan, le 19 décembre dernier, l’armée n’a pas pris part à la répression des mouvements de protestation. Cette dernière est menée par les services de renseignement soudanais (NISS) et les forces de police anti-émeute.
Aujourd'hui, la situation semble évoluer dans une certaine incertitude. En effet, l'armée soudanaise s'est fortement déployé devant son Quartier Général, où se sont massés depuis 3 jours les manifestants qui réclament le départ du président Omar el-Béchir.
Face à la repression menée par les forces de l'ordre et qui ont fait de nombreux morts et blessés, les militaires, jusqu'à présent neutres, ont réagi en tirant contre des éléments de la sécurité, composés des membres du NISS et de la police anti-émeute, afin de protéger les manifestants.
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La situation est donc particulièrement tendue à Khartoum où l'on craint le pire. D'ailleurs, le ministre soudanais de l'Information et des communications, Hassan Ismaïl, a mis en garde hier, dimanche 7 mars, contre une éventuelle guerre civile dans le pays à cause de la polarisation politique, a rapporté le site soudanais Ashorooq.
Il a accusé les partis, les organisations et les communautés étrangères en lien avec l'Association des professionnels soudanais (APS, un syndicat d'opposition) et l'opposition de collecter d’importants fonds pour financer les manifestations au Soudan.
"L'opposition, y compris l'Association des professionnels soudanais et ses alliés sur différents fronts, oeuvre à une forte mobilisation de ses partisans et des citoyens depuis environ dix jours", a affirmé Ismaïl en accusant l'opposition de refuser le dialogue avec le gouvernement.
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"Le seul moyen de surmonter l'état de polarisation politique est de convenir d'un partenariat politique, sinon nous glisserons dans un état d'instabilité, de non-reconnaissance de l'autre et dans une guerre civile", a-t-il averti.
Depuis le 19 décembre 2018, le Soudan est le théâtre de manifestations populaires massives contre le président Omar el-Béchir suite à la détérioration des conditions économiques et à l'envolée des prix des produits de première nécessité.
Plusieurs manifestants ont perdu la vie depuis le début de ce soulèvement populaire, alors que le président el-Béchir est à la tête du Soudan depuis maintenant près de trois décennies.