Aux alentours de Tripoli, les bombes tonnent, les fusils crépitent, et le ministre lybien l'Intérieur, lui, vocifère contre la France.
Fathi Bachagha ne trouve pas de mots assez durs pour critiquer la diplomatie ambiguë d'Emmanuel Macron, qui semble jouer sur tous les tableaux, au lieu de s'aligner avec le gouvernement de Fayyez El-Serraj, reconnu par la communauté internationale.
Tripoli, par la voix du numéro deux du gouvernement, dénonce encore une fois le soutien que la France apporterait au maréchal Khalifa Haftar.
Cette fois, Fathi Bachagha est monté au créneau pour oser une comparaison qui ne manquera pas de susciter des commentaires en France même.
Le jeudi 18 avril dernier, le même Fathi Bachagha avait décidé de suspendre une collaboration de formation sécuritaire avec la France pour dénoncer son soutien à Khalifa Haftar. Le ministre a insisté sur l'indépendance de son pays pour justifier ses actes et propos.
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«Je considère la situation actuelle, le soutien de la France à Haftar et au gouvernement parallèle, comparable à la Seconde Guerre mondiale quand l'Allemagne a soutenu le gouvernement illégitime de Vichy», a-t-il déclaré en substance.
Par ailleurs, il considère que si les Nations Unies, en tant qu'institution, font tout pour accompagner le processus de paix en Libye, ses membres sont plutôt divisés.
«La mission des Nations unies en Libye veut aider le pays, a-t-il affirmé, mais nous pouvons constater que l'intérêt de l'argent et la corruption politique sont plus forts que la volonté de l'ONU».
Fathi Bachagha accuse aussi la diplomatie des pétrodollars, qui a pris en otage le pays en s'invitant dans le conflit.
Une accusation à peine voilée contre les Emirats Arabes Unis, connus pour être parmi les soutiens du maréchal Khalifa Haftar.