Cameroun: l'unité du pays célébrée, malgré la crise anglophone

DR

Le 21/05/2019 à 08h36

Les célébrations de la 47e édition de la fête nationale se sont déroulées dans un contexte particulier cette année, avec notamment l’interdiction des téléphones portables au lieu du défilé à Yaoundé et Douala.

Point d'orgue des célébrations de la 47e édition de la fête nationale, le défilé militaire et civil a été présidé ce 20 mai 2019 à Yaoundé, la capitale, par le président Pau Biya.

Pour des raisons de sécurité, les téléphones portables ont été interdits à la place des fêtes à Yaoundé, tout comme dans certaines villes comme Douala. Baptisé «Fête de l'Unité», le pays commémore chaque année à cette date, l'avènement de l’Etat unitaire, avec création de la République unie du Cameroun, à la suite d'un référendum mettant fin au système fédéral le 20 mai 1972. Un événement célébré dans un contexte où l'une des revendications des contestataires dans la crise anglophone, qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, est justement la forme de l'Etat.

Face à une unité mise à mal par cette crise, cette année, l’événement se célèbre sous le thème: «unité dans la diversité, atout majeur du peuple camerounais dans sa marche résolue vers l’émergence». Ce, avec comme fil conducteur la promotion de la paix, du vivre-ensemble harmonieux et de l’intégration pour un Cameroun émergent, prospère et uni dans sa diversité.

Une façon d'unir le peuple dans un contexte marqué par l’insécurité dans certaines régions du Cameroun et la montée des replis identitaires et du tribalisme notamment, à travers les échanges et interventions dans les réseaux sociaux au lendemain de l’élection présidentielle d’octobre 2018.

Aussi, les autorités n'ont-elles pas lésiné sur les messages pour renforcer le sentiment d'inclusion de tous les Camerounais. Les activités civiles mettent un accent particulier sur les valeurs que véhiculent l’unité et le «vivre- ensemble harmonieux». Il s’agit spécifiquement de la paix, de la tolérance, de la solidarité, du respect d’autrui et de la chose publique, du patriotisme, du loyalisme, du travail et de l’intérêt général. Pendant ce temps, la communauté internationale met de plus en plus la pression sur le régime pour l'instauration d'un dialogue franc et des solutions pérennes à la résolution de la crise.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 21/05/2019 à 08h36