Cameroun: un parti de l'opposition juge «insensée» l'organisation d'élections dans les régions anglophones

John Fru Ndi, le leader de l'opposition camerounaise tape du poing sur la table pour dénoncer la gestion de la crise anglophone.

John Fru Ndi, le leader de l'opposition camerounaise tape du poing sur la table pour dénoncer la gestion de la crise anglophone.. DR

Le 12/06/2019 à 09h40, mis à jour le 12/06/2019 à 11h29

Le Social Democratic Front (SDF) de John Fru Ndi a pris position à l'issue de la réunion de son comité exécutif national le week-end dernier à Yaoundé, la capitale du pays.

Lors de la réunion de son comité exécutif national qui s'est achevée le 9 juin dernier à Yaoundé la capitale, le Social Democratic Front (SDF), le parti de l'opposition qui compte le plus d'élus dans le pays, est revenu sur la crise anglophone qui sévit au Cameroun. Au terme des assises présidées par son leader, John Fru Ndi, le SDF affirme que la situation ne s'améliore pas sur le terrain.

«La crise sociopolitique qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis près de trois ans s'est considérablement aggravée et l'organisation d'élection dans ces deux régions serait insensé», indique le communiqué du parti, lequel sanctionne la réunion, signé du «Chairman».

En principe, au moins deux scrutins devraient avoir lieu cette année dans le pays: les élections municipales et législatives. En effet, le mandat des députés a été prorogé d'un an à la suite de la loi promulguée le 11 juillet 2018, à compter du 29 octobre 2018. Le mandat des maires et des conseillers municipaux a aussi été allongé d'une année.

Dans le cadre de l'accélération du processus de décentralisation, l'organisation d'élections régionales n'est pas non plus à exclure. Aussi, pour le SDF, la fin du conflit est-elle un préalable à l'organisation d'élections.

Par ailleurs, le parti propose, une fois de plus, que soit sollicité l'entregent de son président, John Fru Ndi, pour «négocier un cessez-le-feu», notamment afin «d'ouvrir la voie au dialogue inclusif sur le problème anglophone».

De même, le SDF «s'offusque de l'attitude hypocrite des autorités au Parlement camerounais, condamnant la réaction du Parlement européen qui se montre préoccupé par la situation humanitaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, alors qu'elles bloquent tous les efforts du SDF pour débattre de la question au Parlement».

Lors de l'ouverture de la deuxième session ordinaire des travaux des l'Assemblée nationale, les députés ont fustigé l'attitude de certaines puissances étrangères qui, selon eux, veulent «déstabiliser» le pays.

«Le Cameroun n’a rien à cacher. Nous serons heureux d’accueillir toute mission d’information qui viendrait dans notre pays, celle du Parlement européen en particulier», a déclaré le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguié Djibril, au cours de la séance plénière d’ouverture.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 12/06/2019 à 09h40, mis à jour le 12/06/2019 à 11h29