Les négociations entre la contestation et le Conseil militaire de transition, qui dirige le pays depuis la destitution en avril du président Omar el-Béchir, doivent dessiner la future période de transition après 30 ans de régime autoritaire.
Les pourparlers ont été interrompus en mai, et l‘Éthiopie joue le rôle de médiateur pour les relancer. Toutefois, le Conseil militaire a demandé à Addis-Abeba de revoir son plan initial en rédigeant un “document commun” avec l’Union africaine (UA).
Même si le Conseil militaire de transition a quelques “observations, dans son ensemble il s’agit d’une proposition valide pour les négociations afin d’arriver à un accord final sur la formation des institutions du pouvoir de transition”, a annoncé le porte-parole du Conseil, le général Chamseddine Kabbachi, dans une allocution à la télévision publique, évoquant le nouveau plan Ethiopie-UA.
Lire aussi : Soudan: le Premier ministre éthiopien à Khartoum pour tenter de désamorcer la crise
L’Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation, ne s’est pas encore prononcée sur l’initiative. Elle a annoncé jeudi avoir reçu le plan de transition, soulignant qu’elle devait encore l’examiner.
Le nouveau plan, prévoit toujours une instance de transition constituée de huit civils et sept militaires. Sur les huit civils, sept seraient issus de l’ALC, tandis que le dernier serait choisi par les deux camps.
Cette instance sera présidée par un des militaires pendant 18 mois, avant qu’un civil ne prenne la relève jusqu‘à la fin de la transition, qui doit durer au total trois ans, d’après le document.
Le nouveau texte présente une différence majeure par rapport à la version précédente. Il n‘évoque plus le quota de 67 % alloué à l’ALC au sein du conseil législatif, qui va faire office de Parlement de transition.
Lire aussi : Soudan: Washington envoie un émissaire pour nouer le dialogue entre militaires et contestataires
Ce pourcentage avait été accepté par les deux parties avant la rupture des négociations le 20 mai, mais il a été critiqué ces dernières semaines par le Conseil militaire, qui demandait sa révision.
Les chefs de la contestation ont appelé à une mobilisation de masse dimanche. C’est le premier appel de cette envergure depuis la dispersion dans le sang le 3 juin d’un sit-in de manifestants installé devant le QG de l’armée à Khartoum durant des semaines.
Au moins 128 personnes ont été tuées dans l’opération et la répression qui s’est poursuivie les jours suivants, selon des médecins proches de la contestation. Les autorités ont évoqué un bilan de 61 morts.