Selon Jeune Afrique Business+ (JAB+), le site électronique spécialisé du groupe Jeune Afrique, le fonds d'investissement Actis, actionnaire majoritaire d'Eneo, opérateur historique du secteur électrique au Cameroun, chercherait à vendre l'entreprise.
Le fonds d’investissement britannique, lassé des interférences politiques et du non-règlement des arriérés de l’État, est à la recherche active d’un repreneur.
Toujours selon JAB+, les impayés envers l’opérateur national «dépassent largement les 100 milliards de FCFA». Des entreprises comme l'Angolais Aenergy se seraient montrées intéressées par cette cession.
Avec la réforme du secteur de l'électricité qui est intervenue dans le pays, Eneo se trouve progressivement dessaisie de ses segments production et transport d'électricité, pour se concentrer sur la distribution.
Concessionnaire du service de distribution de l'électricité depuis 2014 au Cameroun, Eneo, détenue à 56 % par Actis et à 44% par l’État du Cameroun, a pris la suite des activités d'AES Sonel, détenu par le groupe américain AES, après la privatisation de la Société nationale d'électricité (Sonel) en 2001.
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Fin avril 2019, l'entreprise revendiquait 1.204.912 clients actifs, soit une croissance de 6,6% par rapport à l'an dernier, avec près de huit mille clients en instance de branchements. Cependant, il faut avouer qu'Eneo ne bénéficie pas forcément d'une bonne réputation, notamment à cause de la multiplication des coupures et des rationnements du service, et ainsi que de commerciaux très décriés, malgré des améliorations annoncées par l'entreprise.
De plus, dans le bilan de ses quatre premiers mois de l'année 2019, Eneo reconnaît que la qualité de l’énergie servie aux usagers au cours des derniers mois s'est détériorée.
«Certes, les travaux sur le réseau ont été intensifiés, mais on note une augmentation des microcoupures (moins d’une heure), avec une moyenne de plus de deux chaque jour», indique Eneo dans une note d'information.
Durant la même période, plus de 150 localités n'ont pas été alimentées, hors Douala et la capitale, Yaoundé, les deux grandes villes du pays.
De manière générale, l'entreprise explique que les délais de reprise se sont rallongés entre autres à cause des difficultés d’accès dans les régions du Centre, dans la Sanaga l'Océan et à l’Est.
Autres raisons avancées par Eneo pour expliquer ses défaillances: la situation sécuritaire préoccupante dans le Sud-Ouest et Nord-Ouest et le Grand Nord, les difficultés d’approvisionnement en poteaux en bois, mais aussi les difficultés de disposer de devises pour payer les fournisseurs à l’étranger.
Les salariés d'Eneo ont un effectif au total de près de 3.800 personnes.