Réuni à la Haye (Pays-Bas) le 26 août 2019, l’Institut de droit international «exprime sa consternation face au traitement dont Maurice Kamto, membre de l’Institut, dont la présence était attendue à la présente session, et ses codétenus ont été et sont encore l’objet», indique, dans une déclaration, cet organisme qui œuvre pour le développement et l’application du droit international.
Maurice Kamto, président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et candidat malheureux à l’élection présidentielle d’octobre 2018, est écroué à la prison centrale de Yaoundé depuis le 13 février dernier, pour «insurrection» et «hostilité contre la patrie».
Il avait été interpellé en janvier 2019, aux côtés d’autres cadres de son parti, lors de marches «blanches» organisées par sa formation politique dans le but de dénoncer la victoire du président Paul Biya qu’il qualifie de «hold-up électoral». Son procès s’ouvre le 6 septembre prochain devant le tribunal militaire de Yaoundé.
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Pour l’Institut de droit international, l’incarcération de l’opposant camerounais va à l’encontre de ses droits fondamentaux reconnus par les nombreux instruments juridiques internationaux ratifiés par le Cameroun, ainsi que par la Constitution du pays.
«La République du Cameroun est partie à de nombreuses conventions relatives aux droits de l’Homme et a ratifié en particulier le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants et la Convention africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance. Il note également que la Constitution du Cameroun protège ces droits fondamentaux», rappelle l’institut.
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Par conséquent, «l’Institut appelle toutes les autorités concernées à respecter scrupuleusement les obligations découlant de la Constitution de la République du Cameroun et des traités susmentionnés auxquels le Cameroun a souverainement souscrit et, en particulier, le principe du respect des droits de la défense et à un procès équitable devant une juridiction indépendante», poursuit cette institution créée en septembre 1873 en Belgique par «onze internationalistes de renom», comme on peut le lire sur son site Internet.
Ce n’est pas la première fois que l’Institut de droit international se prononce sur «la situation» de Maurice Kamto, membre de cet institut depuis 2005. En janvier déjà, l’Institut avait appelé à «la libération immédiate» de l’homme politique et au «plein respect des droits et libertés fondamentaux à son égard».