Cameroun: trois régions déclarées «économiquement sinistrées»

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Le 06/09/2019 à 07h16, mis à jour le 06/09/2019 à 09h16

Le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a signé un décret à cet effet au sujet des régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l'Extrême-Nord qui subissent notamment les conséquences de la crise anglophone et de la lutte contre la secte Boko Haram.

Le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a signé ce lundi 2 septembre 2019, un décret déclarant les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l'Extrême-nord du pays «économiquement sinistrées». Ces régions sont en effet durement frappées respectivement par la crise anglophone et la lutte contre la secte terroristes Boko Haram depuis plusieurs années. Ce qui y a entraîné une forte dégradation du climat des affaires.

Aussi, cette déclaration vise-t-elle également à essayer de relancer l'économie dans ces trois régions, en favorisant l'installation d'unités de production. Ce, à travers notamment des facilités et mesures incitatives comme l'exonération fiscale sur une période de trois ans pour la phase d'installation et pour les sept premières années d'exploitation, la reconstitution des outils de production à travers un crédit d'impôt plafonné à 100 millions de francs CFA, etc.

Dans un rapport publié il y a quelques mois, le Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM) indiquait des pertes économiques d'environ 269 milliards de francs CFA pour les entreprises et plus de deux milliards de francs CFA de destruction de biens immobiliers du fait de la crise anglophone.

L’environnement économique s’est dégradé dans les deux régions anglophones, à cause d’une part des «opérations villes mortes» caractérisées par la fermeture des commerces, des services et des entreprises. Il y a aussi les attaques ciblées contre des infrastructures publiques et les installations des entreprises parapubliques (notamment PAMOL et CDC), paralysant systématiquement l’activité de ces mastodontes.

Ce, sans parler du rançonnement que les bandes armées exercent auprès des opérateurs économiques locaux qui continuent d'exister tant bien que mal.

Ainsi, la plupart des unités de production installées ont soit fermé, soit délocalisé leurs activités, soit procédé au renforcement des mesures de sécurité autour des installations encore opérationnelles et pour les employés qui y travaillent encore. Ce qui renchérit considérablement les coûts opérationnels. Dans l'Extrême-Nord du pays, la secte terroriste Boko Haram est à l'origine du ralentissement des échanges à la frontière avec le Nigeria et le Tchad.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 06/09/2019 à 07h16, mis à jour le 06/09/2019 à 09h16