En marge de la 74e session de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies, le président Mohamed ould Cheikh El Ghazouani a rencontré les représentants de la communauté mauritanienne installés aux Etats-Unis d’Amérique.
Cette catégorie de la population a pris au mot le nouveau président, élu le 22 juin 2019 et investi le 1er aout dernier. Une dynamique est née, et une lettre ouverte a été adressée à Ghazouani par la communauté mauritanienne des Etats-Unis.
Ce texte trace les conditions de réussite de son mandat et demande que les discriminations cessent, pour une véritable cohésion du peuple e Mauritanie, «à travers la paix et l’unité nationale».
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Dans cette lettre ouverte, la diaspora mauritanienne aux Etats-Unis revendique ainsi «une solution satisfaisante à la crise politique des années 1989-1991, qui s’est traduite par plusieurs centaines d’exécutions extra-judiciaires, la fin de l’impunité et de l’injustice».
Suite à une grave crise politique et sécuritaire avec le Sénégal voisin, faisant plusieurs centaines de victimes de part et d’autre du fleuve Sénégal, frontière naturelle entre les deux pays, plusieurs dizaines de personnes ont été expulsés vers le Sénégal, et d’autres ont dû fuir en direction du Mali, à partir de la fin du mois d’avril 1989.
Cette tension a débouché sur plusieurs centaines d’exécutions extra-judiciaires, visant des militaires issus de la communauté négro- africaine.
Ce document plaide également pour «un retour organisé et dans la dignité et le respect de leurs droits fondamentaux, de ces déportés mauritaniens vivant encore au Sénégal et au Mali».
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Toutefois, entre-temps, près de 25.000 mauritaniens, ex-réfugiés au Sénégal, ont été rapatriés entre 2008 et 2012, sur la base d’un accord tripartite signé par les gouvernements de Mauritanie, du Sénégal et le HCR, l'agence des Nations Unies (ONU) chargée des réfugiés. Mais ces rapatriés continuent à se plaindre «de mauvaises conditions d’accueil et de réinsertion».
Dans le même ordre d’idées, cette lettre ouverte sollicite «le règlement sans délai de la situation des Mauritaniens devenus apatrides dans leur propre pays, privés de leur nationalité à cause de barrières administratives délibérément créées. La transparence dans l’accès à la fonction publique et aux forces armées et de sécurité, aux écoles professionnelles, pour que les institutions symboles de l’Etat, soient le reflet de la diversité nationale».
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Sur d'autres volets, et notamment celui des terres agricoles, cette lettre ouverte plaide en faveur «de la fin de l’accaparement des terres, une nouvelle législation autorisant la double-nationalité, le respect du principe de la liberté de la presse et la promotion du développement des médias, une justice indépendante et impartiale…».
Pour justifier ses revendications par rapport à un traitement plus équilibré des composantes nationales, le document livre un état des lieux de la situation actuelle au sein du commandement de l’administration territoriale et de l’armée.
Ainsi, la diaspora des Mauritaniens établis aux Etats6unis avance lces chiffres de «trois Négro-africains sur quinze gouverneurs de région, aucun membre de la communauté Haratine, (...) 48 préfets issus de la communauté Beydane, alors que les Haratines et Négro-africains ne sont représentés respectivement que par quatre et un préfet».
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Le document relève également une absence des Haratines et des Négro-africains dans les rangs des généraux de l’armée nationale et déplore «le scandale récent du recrutement de 47 élèves officiers de l’armée de l’air, tous issus d’une seule communauté».
Au-delà de ces questions politiques, il faut signaler que le nombre des Mauritaniens actuellement établis à l’étranger est encore inconnu.
Il s’agit d’une population éparpillée aux 4 coins du monde, qui, par ses transferts de fonds, pèse d’un poids énorme dans l’équilibre économique et social des communautés restées dans les villages du pays tout entier.
Le montant de cette manne financière n’a d'ailleurs pas encore été évalué à ce jour.
A titre de comparaison, au Sénégal voisin, l’apport des immigrés est estimé à 2,2 milliards de dollars, et ce, pour la seule année 2018.
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Par ailleurs, pour de nombreux Mauritaniens, la participation pleine et entière de la diaspora du pays à son développement, exige une solution juste et équitable à la question de la double nationalité, actuellement autorisée à dosage homéopathique, à la discrétion du président de la République, selon celui qui la sollicite.
Autre pomme de discorde, celle de la fiscalité, pour une non-double imposition envers les membres de diaspora désireux d’investir en Mauritanie.