En Mauritanie, les régimes d’exception ou «constitutionnels» dirigés par des officiers recyclés dans la politique se succèdent, et le débat sur l’unité nationale garde la même teneur, et ce, depuis plus de 40 ans.
Nouvel épisode de cet interminable feuilleton, une déclaration de la Coalition Vivre Ensemble (CVE), issue de la mouvance nationaliste négro-africaine, composante non-Arabe de la Mauritanie, qui a soutenu la candidature de Kane Hamidou Baba à l’occasion de l’élection présidentielle du 22 juin 2019.
Dans ce document, rendu public dans la nuit du jeudi 12 à ce vendredi 13 septembre, «les recrutements discriminatoires» au sein de l'armée mauritanienne sont vivement condamnés par la CVE.
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La CVE souligne «avec indignation, pour s’en émouvoir, le recrutement fantaisiste de 47 élèves officiers dans l’armée mauritanienne, tous issus d’une même communauté, au détriment des autres composantes nationales. Ces pratiques récurrentes, qui n’honorent point notre pays, résultent d’un système d’exclusion à outrance, des Négro-Mauritaniens depuis des décennies et sapent les fondements de l’unité nationale et de la cohésion sociale».
Le document de la CVE ajoute que «les corps militaires et paramilitaires, ainsi que toutes les institutions publiques sont le théâtre de ce type de mesures arbitraires d’oppression, d’injustice et de discrimination, des abus qui si on n’y prend garde, pourraient durablement creuser le fossé déjà béant d’une Mauritanie divisée et exposée à tous les risques».
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La CVE, «qui avait prévenu,qu’elle jugerait le nouveau pouvoir sur ses actes, constate à travers cette affaire une dérive en porte-à-faux avec la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement (DPG)».
Le communiqué de la CVE rappelle un passage du document du Premier ministre, Ismaël Bedde ould Cheikh Sidya, présenté devant l’Assemblée nationale le 5 septembre dernier, engageant le gouvernement sur le chantier «de l’éradication des inégalités sociales, tout en favorisant l’égalité des chances».
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La Coalition Vivre Ensemble (CVE) «condamne fermement ce recrutement mono-ethnique, exige l’annulation d’une décision contraire aux exigences d’unité du pays, exhorte le nouveau pouvoir à se ressaisir en faisant appel au sens de la mesure et du discernement».
Le document réitère enfin «une position de principe, pour une Mauritanie égalitaire et résolument engagée sur la voie de l’unité
nationale, de la cohésion sociale et du développement économique».