Egypte-Ethiopie: des discussions sur le Grand barrage de la Renaissance en Russie

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Le 14/10/2019 à 06h42, mis à jour le 15/10/2019 à 07h24

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré dimanche qu’il tiendra des pourparlers avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed au sujet du barrage sur le Nil qui pourrait entraver l’approvisionnement en eau côté égyptien.

Sissi, qui s’exprimait lors d’une conférence télévisée au Caire, a évoqué l’impasse entre les deux pays au sujet du grand barrage de la Renaissance (GERD) sur le Nil Bleu, en Ethiopie.

“Je me suis mis d’accord avec le Premier ministre éthiopien pour le rencontrer à Moscou et discuter de la question afin de progresser”, a déclaré le président égyptien. “Espérons que le problème sera résolu”, a-t-il ajouté.

Les dirigeants du continent africain doivent assister à un sommet Russie-Afrique fin octobre à Sotchi, alors l’Egypte assure la présidence tournante de l’Union africaine.

Début octobre, des négociations entre les trois pays concernés l’Egypte, le Soudan, et l’Ethiopie à Khartoum, avaient abouti à une “impasse” selon le Caire.

L’Egypte avait alors appelé à une médiation internationale au sujet de la construction du GERD. La diplomatie éthiopienne a rejeté la demande de médiation, en la qualifiant de “déni injustifié des progrès” réalisés pendant les négociations.

Les négociations entre les trois pays ont été bloquées depuis plusieurs années. Le Nil est le plus long fleuve du monde et sert d’artère vitale en Afrique de l’Est pour les 10 pays qu’il traverse.

Le Nil Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée.

“Droit historique” des Egyptiens

Le barrage de la Renaissance est censé devenir la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique, avec une production de 6.000 mégawatts.

L’Ethiopie a annoncé que le gigantesque barrage de 4 milliards de dollars devrait commencer à produire de l‘électricité d’ici à la fin de 2020 et sera complètement opérationnel d’ici à 2022.

Mais Le Caire s’inquiète du rythme de remplissage du réservoir du barrage qui pourrait affecter le débit du Nil, principale source d’approvisionnement en eau de l’Egypte.

Les Egyptiens évoquent un “droit historique” sur le fleuve, garanti par une série de traités.

Sissi a réitéré dimanche son souci d’obtenir des assurances garantissant que le remplissage du réservoir “n’affecte pas l’Egypte”.

Des analystes estiment que l’absence d’accord entre l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte pourrait susciter un conflit entre les trois pays avec de graves conséquences humanitaires.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 14/10/2019 à 06h42, mis à jour le 15/10/2019 à 07h24