Le Burkina Faso menace d'abattre les avions militaires français survolant son territoire

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Le 19/11/2019 à 06h16, mis à jour le 19/11/2019 à 14h16

L’Etat-Major burkinabè a adressé le 15 novembre une correspondance à l’attaché de défense français lui demandant d’avertir de tout déplacement d’avions 48h à l’avance, sinon ils seront considérés “comme ennemis”.

“Il ressort de façon récurrente que des aéronefs non identifiés survolent nos bases et zones d’opération (…) Désormais des instructions ont été données aux unités déployées pour que ces aéronefs soient considérées comme ennemis et traités comme tels”, selon ce document signé du chef d’Etat-Major le général de brigade Moïse Minindou.

“Nous vous prions de vouloir bien nous informer 48h à l’avance de tout déplacement de vos aéronefs dans ces zones”, conclu le texte.

Cette lettre intervient alors qu’un sentiment anti-français grandit dans le pays en proie à des attaques jihadistes récurrentes et que les forces françaises sont impliquées dans des opérations au Burkina Faso, dans le cadre de l’opération anti-jhadistes au Sahel Barkhane.

Joint au téléphone depuis Abidjan, le lieutenant-colonel burkinabè Ismael Diouari a confirmé l’authenticité de la lettre en précisant qu’il s’agissait “d’une lettre adressée à tous les attachés de défense étrangers et pas seulement à la France”.

“Il n’y a aucune tension. Les relations sont bonnes. C’est une correspondance pour avertir de la nécessité d’un préavis”, a-t-il conclu sans vouloir faire d’autre commentaire.

Outre la France, qui a des drones et des Mirage qui opèrent sur la zone, les Américains ont également des drones armés qui survolent également le Sahel.

L’armée française est présente au Burkina avec une base de 200 hommes des forces spéciales à Kamboinsin, en banlieue de Ouagadougou. Quelques 4.500 militaires français sont en outre déployés dans le Sahel, dans le cadre de l’opération Barkhane et ils interviennent de plus en plus régulièrement au Burkina.

Au total, les attaques attribuées aux groupes jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda, d’autres au mouvement Etat islamique, ont fait près de 700 morts depuis début 2015, selon un comptage de l’AFP, et environ 500.000 déplacés internes et réfugiés, selon l’ONU.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 19/11/2019 à 06h16, mis à jour le 19/11/2019 à 14h16