Après des mois de combats pour le contrôle de Tripoli, la situation en Libye est loin d'être réglée. L'homme fort de Tripoli, à la tête d'un gouvernement dit d'entente nationale (GEN) Fayez al-Sarraj, a signé le compromis pour une trève lundi soir, à Moscou, après 7 heures de discussions. De son côté, son adversaire venu de l'Est libyen, Khalifa Haftar a quitté la Russie, mardi 14 janvier, sans parapher le projet d'accord de cessez-le-feu.
Le maréchal Haftar avait demandé lundi soir un délai de réflexion jusqu'à mardi matin avant de signer l'accord formel, mais il est finalement parti de Moscou sans apposer sa signature sur le document. À la manoeuvre pour tenter de trouver une issue au chaos dans lequel la Libye est plongée depuis 2011 : Moscou et Ankara, qui ont convaincu les deux hommes de venir signer.
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"A Moscou, on ne s'attendait pas à une véritable avancée"
Pour l'instant, aucune raison n'est invoquée pour expliquer ce départ. "Il n'a absolument rien dit, il est juste parti", commente Elena Volochine, correspondante de France 24 en Russie. "Ce départ peut signifier deux choses : soit il ne signera pas cet accord, comme l'affirme un site Internet proche des armées libyennes de l'est ; soit le maréchal rentre en Libye pour sonder son camp".
Cet accord est inconditionnel et illimité, ce qui signifierait qu'en cas de signature le maréchal Haftar devrait renoncer à la conquête de la capitale libyenne, qu'il a lancée en avril dernier par une offensive militaire. Depuis, les troupes des deux camps s'affrontent dans des combats meurtriers aux portes de Tripoli.
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"À Moscou, on ne s'attendait pas à ce qu'un accord définitif aboutisse et les experts s’accordent à dire qu’Haftar est déterminé à aller jusqu’à la prise de Tripoli", poursuit Elena Volochine. "Ce qui est important, c’est que les belligérants soient venus jusqu’à Moscou, aient eu cette réunion même s’ils ne se sont pas rencontrés directement. C’est un premier pas mais personne ne s’attendait à une véritable avancée"
La Russie poursuit ses efforts
Loin d'être découragée, la Russie reste mobilisée. Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré dans la foulée du départ du maréchal Haftar que la Russie poursuivrait ses efforts en vue d'une trêve. Une prochaine étape est désormais déterminante : la conférence de paix organisée sous l’égide de l’ONU à Berlin, dimanche prochain.