Cette chute de la production a engendré des pertes estimées à plus de 256 millions de dollars (232 millions d’euros), depuis la fermeture des plus importants champs et ports pétroliers dans l’est et le sud du pays par des forces loyales au maréchal Khalifa Haftar, a indiqué la Compagnie nationale de pétrole (NOC), le 25 janvier dans un bulletin d’information.
Des forces pro-Haftar ont bloqué samedi 25 janvier les principaux terminaux pétroliers de l’est de la Libye, à la veille d’un sommet international à Berlin qui a appelé à la fin des ingérences extérieures et à la relance du processus du paix. Les exportations ont été suspendues dans les ports du « croissant pétrolier », poumon de l’économie libyenne : Brega, Ras Lanouf, al-Sedra, al-Hariga et Zouitina.
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La NOC avait également déploré la fermeture des vannes d’une station de pompage dans le sud-ouest du pays, entraînant l’arrêt de la production sur deux importants champs pétroliers, al-Charara et al-Feel.
Principale ressource du pays
L’arrêt des exportations d’or noir, qui représentent quasiment l’unique source de revenu pour les Libyens, est décrite par les pro-Haftar comme une mesure de protestation contre l’intervention turque en soutien au Gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par l’ONU.
Homme fort de l’Est libyen, qui contrôle aussi une partie du sud du pays, le maréchal Haftar soutenu, lui, notamment par la Russie, les Émirats arabes unis et l’Égypte, mène depuis le 4 avril une offensive pour s’emparer de la capitale Tripoli, le siège du GNA.
Un cessez-le-feu instauré depuis le 12 janvier à l’initiative de Moscou et Ankara est globalement respecté selon l’ONU, mais les deux belligérants s’accusent mutuellement de le violer. Pour consolider la trêve, l’ONU compte organiser des pourparlers inter-libyens « d’ici quelques jours » à Genève.
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Une première réunion d’une commission militaire formée de cinq officiers de chaque camp est chargée de définir les mécanismes de mise en oeuvre d’une trêve durable. Elle sera suivie par des pourparlers politiques en vue de tenter de sortir le pays de la crise.
Les ambassades des États-Unis, du Royaume-Uni ainsi que de la délégation de l’Union européenne en Libye, ont appelé cette semaine à la reprise « immédiate des opérations pétrolières » mettant en garde contre le risque d’aggraver la situation humanitaire en Libye.
La production avait déjà plongé à moins de 500 000 barils/jour entre 2014 et 2016 en raison des violences autour des sites pétroliers et d’une lutte d’influence entre groupes rivaux souhaitant mettre la main sur la principale ressource du pays, en proie au chaos depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi.