Libye: un sommet des pays d'Afrique à Brazzaville, pour que le continent ne perde pas la main

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Le 30/01/2020 à 14h36, mis à jour le 31/01/2020 à 12h31

Le comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye se réunit ce jeudi à Brazzaville, au Congo. Les conclusions de cette rencontre seront soumises à l’approbation des chefs d’Etat lors de la 33è session des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine.

Ce jeudi 30 janvier 2020, le président congolais, Denis Sassou-Nguesso, président du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, accueille une réunion consacrée à la crise libyenne. 

Les présidents Mohamed oul Cheikh El Ghazouani de la Mauritanie et Ismaïl Omar Guelleh de Djibouti assistent à cette réunion, aux côtés du président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, et du représentant de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé.

Cette huitième réunion du Comité intervient après les différentes rencontre de Russie, ainsi que la Conférence internationale sur la Libye qui s’est tenue à Berlin, en Allemagne, sans oublier la réunion des pays limitrophes de la Libye, organisée à Alger.

Les parties prenantes de la réunion de Brazzaville ont pour objectif de «convaincre les protagonistes du conflit d’accepter l’idée d’un forum de réconciliation».

S'ils reconnaissent le fait que le cessez-le-feu signé lors de la Conférence de Berlin est une bonne chose, les parties prenantes de cette réunion de Brazzaville se concentrent sur un tout autre agenda: l'organisation d'un forum de réconciliation entre les frères libyens, en permettant aux différents acteurs lybiens actuellement en conflit, et aux membres de la société civile libyenne, de s’asseoir à une même table pour entamer des pourparlers. 

La tâche est titanesque, quand on sait l’antagonisme qui oppose actuellement les partisans du maréchal Haftar et ceux du Gouvernement d’union nationale (GNA).

D’ailleurs, la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (Manul) ne cesse de dénoncer les violations de l’embargo sur les armes, en dépit des engagements pris par les soutiens étrangers des deux parties en conflits.

Les armes russes et turques sont livrées aux deux parties actuellement en conflit par l’intermédiaires des pays du Moyen-Orient, très impliqués dans cette crise.

En effet, les Emirats arabes unis et l’Arabie Saoudite, à l’instar de l’Egypte et de la Russie, soutiennent le maréchal Haftar, alors que la Turquie et le Qatar se sontquant à eux rangés du côté du GNA. 

Cette rencontre à Brazzaville du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye permet également aux pays africains, notamment aux voisins immédiats de la Libye (la Tunisie, l'Algérie, l'Egypte, le Tchad, le Soudan et le Niger), qui ont le plus souffert de la crise libyenne, de participer à la recherche active d’une solution à la crise libyenne autre que celle des armes.

Ces pays ont d'ailleurs dénoncé leur marginalisation aux différentes conférences qui se sont tenues sur la situation en Libye, alors que le lien entre la crise libyenne et la prolifération du terrorisme au Sahel est plus qu’avéré.

A ce titre, l’Afrique souhaite désormais être pleinement impliquée dans la gestion de la crise libyenne. D’ailleurs le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a déjà donné le ton, en soulignant que sa présidence de l’institution panafricaine, qui sera effective à partir du 10 février prochain, fera de la crise libyenne sa priorité.

A l’issue de cette rencontre, les conclusions auxquelles seront parvenus les dirigeants africains pourront être soumises à l’approbation de la 33e session de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, qui doit se tenir les 9 et 10 février prochains à Addis-Abeba, en Ethiopie.

Par Moussa Diop
Le 30/01/2020 à 14h36, mis à jour le 31/01/2020 à 12h31