Pour les Ethiopiens, les Etats-Unis mènent un jeu trouble dans le dossier du Barrage de la Renaissance qui les oppose à l'Egypte. Donald Trump vient pratiquement de leur en donner confirmation en annonçant un coup de fil à Abdelfattah Al-Sissi où il promet de redoubler d'efforts pour arriver très prochainement à un accord.
Hier mardi, le secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, a dit que l'absence de l'Ethiopie de la table des négociations, lors de l'ultime réunion, l'avait "incroyablement déçu". Il espérait en effet obtenir un accord, mais c'était sans compter avec la désormais suspicion de l'Ethiopie sur l'implication américaine.
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Parce que si Addis-Abeba a refusé d'aller à cette dernière rencontre, c'est parce qu'elle veut que "Washington clarifie son rôle et laisse les pays trouver eux-mêmes un accord". Les propos bien diplomatiques sont ceux du chef de la diplomatie éthiopienne, Workneh Gebeyehu. Ils laissent clairement entendre que les Etats-Unis de Trump ne sont pas neutres dans leur démarche et qu'ils cherchent à forcer la main aux Negus au profit des Pharaons.
Le coup de fil de Donald Trump à Abdelfattah Al Sissi n'a pas eu les effets escomptés, bien au contraire. En effet, l'Ethiopie vient de lancer ce mercredi 4 mars la troisième phase de souscriptions par SMS au financement du barrage finalisé à plus de 70%.
Si les négociations n'aboutissent pas, le remplissage devrait commencer dès juillet prochain et l'exploitation de l'électricité dans moins d'une année, en février prochain. Une perspective que redoutent aussi bien Le Caire que son allié, Washington...