"L'Egypte est toujours prête à entrer dans des négociations et à participer aux prochaines réunions (...) pour parvenir à un accord juste, équilibré et global", a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué publié jeudi soir. L'accord devra prendre en compte "les intérêts de l'Egypte en matière d'eau ainsi que ceux de l'Ethiopie et du Soudan", a-t-il ajouté.
Le mouvement du Caire intervient après une conversation entre le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok et son homologue éthiopien Abiy Ahmed ce jeudi.En avril, Ahmed avait proposé de procéder au "premier remplissage" qui permettrait de collecter 18,4 milliards de mètres cubes d'eau dans le réservoir du barrage sur deux ans.
Le Soudan et l'Egypte craignent que le barrage de 145 mètres de haut ne restreigne leur accès à l'eau lorsque le réservoir commencera à être rempli en juillet, selon la date initialement indiquée par l'Ethiopie.
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L'Egypte a pris l'ONU à témoin. Remplir et exploiter le barrage "mettrait en péril la sécurité de l'eau, la sécurité alimentaire et, en fait, l'existence même de plus de 100 millions d'Egyptiens, qui dépendent entièrement du Nil pour leur subsistance", a écrit le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry, dans une lettre adressée au Conseil de sécurité des Nations unies le 1er mai.
"L'Ethiopie n'a pas d'obligation légale de chercher l'assentiment de l'Egypte pour remplir le réservoir", a rétorqué le 14 mai son homologue éthiopien, Gedu Andargachew.
Appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d'Afrique, le Grand barrage de la Renaissance (Gerd) que l'Ethiopie construit sur le Nil Bleu (qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil) est une source de fortes tensions entre Addis Abeba et Le Caire depuis 2011.
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Après neuf années de blocage dans les négociations, les Etats-Unis et la Banque mondiale parrainent depuis novembre 2019 des discussions visant à trouver un accord entre les trois pays.
Le Nil, qui coule sur quelque 6.000 kilomètres, est une source d'approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d'Afrique de l'est.