La Turquie dévoile ses ambitions militaires en Libye et discute actuellement avec le gouvernement d’entente nationale (GEN) pour installer deux bases militaires dans le pays.
En effet, Ankara souhaiterait s’installer sur la base navale de Misrata et sur la base aérienne d‘Al Watiya récemment reprise à l’armée du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, par les forces gouvernementales libyennes avec le soutien de la Turquie.
Ce serait du pain béni pour le gouvernement d’entente nationale libyen qui bénéficierait ainsi d’un bouclier de protection contre les velléités du maréchal Haftar de prendre Tripoli avec le soutien de l’Egypte et des Emirats Arabes Unis.
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C’est grâce à l’intervention turque que les autorités de Tripoli ont réussi à desserrer l’étau des forces de l’Armée nationale libyenne (ANL) de Haftar sur la capitale avant de reprendre quelques positions conquises par celle-ci à l’ouest du pays ainsi que la base aérienne stratégique d’Al Watiya.
Pour le moment, selon l'agence Reuters, aucune décision définitive n’a été prise par les deux parties.
Il faut dire que si une telle volonté se confirme, elle risque de mécontenter les pays voisins de la Libye, particulièrement l’Egypte et l’Algérie qui partagent de longues frontières avec la Libye et qui s’opposent à la présence de forces étrangères chez leur voisin.
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En janvier dernier, le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, avait envoyé un message clair à la Turquie, alors que celle-ci annonçait son intention d’intervenir militairement en Libye: «L’Algérie n’accepte aucune présence étrangère sur le sol du pays voisin et cela, quelque soit le pays qui veut intervenir».
Quelques jours après, l’Egypte mettait à son tour en garde la Turquie contre l’envoi de troupe en Libye en affichant sa détermination à s’y opposer en montrant ses muscles lors d’une manoeuvre complète de débarquement amphibie combinant diverses unités militaires du pays et des équipements militaires (Mistral LHD, hélicoptères antichars, etc.).