Fille de l'ancien président angolais Jose Eduardo dos Santos, elle est soupçonnée par la justice et les autorités angolaises d'importants détournements de fonds publics, récemment évalués à 5 milliards de dollars. La milliardaire a nié ces allégations, déplorant un règlement de comptes "politique".
En décembre, un juge civil de Luanda avait ordonné le gel des comptes bancaires et des actifs d'Isabel dos Santos et de son époux d'origine congolaise, Sindika Dokolo, dans une pléiade de sociétés angolaises.
Un mois plus tard, le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) a publié une enquête, les "Luanda Leaks", qui l'accuse sur la foi de documents piratés d'avoir "siphonné les caisses du pays". Dans la foulée, la justice portugaise avait à son tour gelé ses comptes et certains de ses actifs au Portugal, où elle a investi dans la banque et la téléphonie.
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Dans un communiqué publié lundi, Mme dos Santos a déploré s'être vue "dénier toute justice de la part des tribunaux en Angola et au Portugal".
"Ce déni provient des tribunaux angolais, qui ont rejeté mon appel, affirmant qu'il n'avait pas été reçu dans les temps", a-t-elle expliqué, "la juge a même refusé de reconnaître les preuves manifestement falsifiées (...) qui ont servi à justifier le gel de mes avoirs". Le mois dernier, Mme dos Santos avait notamment affirmé que ce gel avait été décidé sur la foi d'un faux passeport.
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"Les allégations à mon encontre sont sans substance et basées sur des preuves falsifiées", a-t-elle répété lundi. La semaine dernière, le procureur général de Luanda Helder Pitta Gros, en charge du dossier, a indiqué à la presse qu'il n'excluait pas de délivrer un mandat d'arrêt international contre Mme dos Santos, qui vit hors d'Angola.
Depuis qu'il a succédé à Jose Eduardo dos Santos à la tête de l'Angola en septembre 2017, le président Joao Lourenço a limogé tous les proches de son prédécesseur au nom de la lutte contre la corruption.