Maurice Kamto appelle à nouveau au boycott des élections au Cameroun. Dans une déclaration, le 19 juillet dernier, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC, opposition) appelle les Camerounais à se mobiliser contre toute nouvelle élection dans le pays avant le retour de la paix dans les régions anglophones et la réforme du code électoral.
«Le MRC demande à ses militants et sympathisants, au peuple de la renaissance et aux Camerounais épris de démocratie et de paix, au Cameroun et à l’étranger, de se mobiliser pour empêcher par tous les moyens pacifiques, la tenue de toute nouvelle élection, à commencer par les régionales en préparation, avant la fin de la guerre civile dans le NOSO (sigle utilisé pour désigner les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, Ndlr) et la réforme consensuelle effective du système électoral», a déclaré le candidat malheureux à la présidentielle d’octobre 2018.
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S’il reconnaît que le Code électoral en vigueur comporte des avancées au regard des textes antérieurs, l’opposant affirme toutefois qu’il a révélé de «nombreuses lacunes et insuffisances ainsi que certains incohérences et dysfonctionnements dans ses dispositions qui ont favorisé de graves irrégularités le long de l’ensemble du processus électoral». Notamment le scrutin présidentiel du 7 octobre 2018 qui, dit-il, «a exposé de façon dramatique à la face du Cameroun et du monde ces multiples imperfections du système électoral».
Trois jours plus tôt, le MRC invitait les Camerounais à s’inscrire «massivement» sur les listes électorales avant la fin des inscriptions prévues le 31 août prochain.
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Une décision saluée notamment par Cabral Libii, président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) et député à l’Assemblée nationale.
«Je l’ai souvent dit. A défaut d’une unité organique complexe par nature, l’unité d’action sur des thématiques convergentes n’est certes pas la panacée, mais l’abord indispensable. Je salue l’approche du MRC et de son président», a tweeté le jeune politique, arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2018.
Le MRC a refusé de participer aux élections législatives et municipales du 9 février 2020 et appelé à un boycott. Maurice Kamto avait motivé sa décision par le conflit en cours dans la zone anglophone et le code électoral «taillé sur mesure» pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir.