Il est interdit d’exporter des céréales dans la région septentrionale du Cameroun depuis le lundi 24 août dernier, une mesure qui aura cours jusqu’au mois de novembre prochain.
La décision a été prise par le gouverneur de cette région, Midjiyawa Bakari, afin «d’éviter la crise alimentaire» dans la région, dans un contexte de flambée générale des prix.
Par exemple sur le marché local, le prix du sac de 100 kg de maïs est passé du simple au quasi-double (de 12.000 à 23.000 francs CFA), tandis que celui de sorgho est passé de 11.000 à 19.000 francs CFA. Le sac d’arachides, lui, est désormais vendu à 55.000 contre 35.000 francs CFA.
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Cette situation prévaut alors que le mois d’août est considéré comme une «période de soudure» au cours de laquelle les greniers sont presque vides en attendant les prochaines récoltes.
De même, alors que la demande est forte, la hausse des prix est alimentée par les spéculations des commerçants. En effet, ceux-ci sont notamment attirés par l’appât du gain en vendant les produits dans les pays voisins ou aux ONG locales. Désormais, les achats seront régulés et les achats massifs proscrits.
«La pluie est arrivée tardivement. Les inquiétudes ont fait que les populations ont voulu constituer des stocks à des fins de sécurité alimentaire. Mais également les commerçants ont voulu faire des spéculations. Les céréales connaissent une pression très importante, non seulement les consommateurs locaux en raffolent, mais avec le Covid-19, le riz importé a connu une certaine hausse et par ricochet, ceux qui consommaient le riz se sont rués sur le mil et le maïs, réduisant ainsi les stocks de sécurité», a expliqué le délégué régional du Commerce de l’Extrême-Nord, Boubakary Abdoulaye, dans les médias.
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Selon les autorités cependant, des stocks suffisants existent, notamment dans les magasins de l’Office céréalier, et des mesures incitatives sont prises pour que les commerçants baissent les prix.
«Des opérateurs ont été identifiés pour bénéficier des conditions fiscales adaptées dans le sillage des mesures incitatives que le chef de l’État a accordées à certaines sociétés, afin que celles-ci puissent avoir un maximum de riz importé au profit de ces opérateurs qui sont chargés de le mettre à la disposition des consommateurs, et même d’autres opérateurs de moindre importance, à des prix attractifs compatibles au pouvoir d’achat des populations de l’Extrême-Nord», affirme le responsable régional du ministère du Commerce.