Le président turc s'est entretenu à Istanbul avec le chef du Gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli (ouest), Fayez al-Sarraj, des derniers développements en Libye, de leurs relations bilatérales et de problématiques régionales, d'après un communiqué de la même source.
Durant la rencontre, Erdogan "a déclaré que la Turquie continuera de rester solidaire avec le gouvernement légitimement reconnu par l'ONU de Libye, et répété que la priorité de la Turquie est de restaurer la stabilité en Libye sans délai", a indiqué la présidence turque.
Erdogan a ajouté que "la paix et la stabilité en Libye bénéficieront à ses voisins et à toute la région, à commencer par l'Europe", et que "la communauté internationale devrait assumer une position de principe à cet égard".
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Depuis la chute du régime du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011 après une révolte populaire appuyée par l'Otan, la Libye est en proie à des luttes d'influence, et aujourd'hui deux autorités se disputent le pouvoir: le GNA de Fayez al-Sarraj, reconnu par l'ONU, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est soutenu par une partie du Parlement élu et son président, Aguila Saleh.
La Turquie soutient le GNA face à Khalifa Haftar, lui-même soutenu par l'Égypte, les Émirats arabes unis et la Russie.
Ankara a signé des accords maritimes et sécuritaires avec le GNA l'an dernier et fourni des drones qui ont changé le cours du conflit en faveur du gouvernement de Sarraj.
Le 21 août dernier, les autorités rivales en Libye ont annoncé séparément la cessation des hostilités et l'organisation prochaine d'élections dans le pays meurtri par des années de conflits, une initiative saluée par l'ONU et plusieurs pays arabes et occidentaux. Des représentants des deux camps étaient en pourparlers au Maroc dimanche.
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Lors de la rencontre à Istanbul, Erdogan et Sarraj ont aussi évoqué comment renforcer leur coopération et "défendre les droits de la Turquie et de la Libye en Méditerranée orientale", selon la présidence turque.
Les accords maritimes avec la Libye ont provoqué la colère de la Grèce, qui estime qu'ils violent les lois internationales.
La Turquie et la Grèce, toutes deux membres de l'Otan, se déchirent à propos de gisements d'hydrocarbures en Méditerranée orientale, depuis que la Turquie y a envoyé le 10 août un navire de prospection sismique accompagné de navires de guerre.