Cameroun: nouvelle rallonge du FMI pour faire face à l’impact du Covid-19

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Le 23/10/2020 à 07h56, mis à jour le 23/10/2020 à 07h58

Le Fonds monétaire international a approuvé le 21 octobre, un décaissement de 156 millions de dollars en faveur du pays au titre de la facilité de crédit rapide. Ce, pour aider les autorités camerounaises à répondre aux besoins de financement urgents pour atténuer l'impact de la pandémie.

Le Cameroun a sollicité et obtenu un nouveau financement du Fonds monétaire international (FMI) dans le cadre de la mise en œuvre de sa stratégie de riposte nationale contre le coronavirus (Covid-19). Mercredi 21 octobre, le conseil d’administration du FMI a approuvé un décaissement de 156 millions de dollars, soit près de 87 milliards de francs CFA, au titre de la Facilité de crédit rapide (FCR). Ce, afin d’aider le pays à répondre aux besoins urgents de la balance des paiements résultant de la pandémie. Il s’agit du deuxième décaissement d’urgence en faveur du Cameroun dans le cadre de la FCR, ce qui porte à 382 millions de dollars (211,3 milliards de francs CFA) le soutien du FMI depuis le début de la crise sanitaire.

«Depuis l’approbation de la première demande de FCR, le 4 mai 2020, une demande extérieure plus faible chez les principaux partenaires commerciaux et un impact plus prononcé des mesures d’endiguement pour ralentir l’augmentation du nombre des cas de Covid-19 ont encore détérioré les perspectives de croissance et aggravé la situation extérieure et budgétaire du Cameroun. En conséquence, les besoins urgents de la balance des paiements liés à la pandémie se sont accrus, le déficit de financement étant désormais estimé à environ 917 milliards de FCFA», indique le FMI dans un communiqué publié sur son site Internet. L’institution de Bretton Woods affirme que ce second décaissement aidera le pays à «répondre aux besoins de financement urgents pour atténuer l’impact de la pandémie».

L’institution se réjouit notamment des efforts fournis par le gouvernement camerounais qui a réagi de «manière proactive» pour contenir la propagation du virus, à travers une série de mesures de soutien aux activités économiques et à la trésorerie des entreprises, ainsi qu’au pouvoir d’achat des ménages. Des mesures qui ont notamment permis «d’atténuer les effets de la crise sanitaire sur les secteurs productifs, de préserver des emplois et de renforcer la résilience de l’économie», affirme le ministre des Finances, Louis Paul Motaze. «En réponse aux chocs, les autorités continuent de mettre en œuvre des actions fortes et décisives pour limiter la propagation du virus et son impact économique et social, y compris l’adoption d’un plan triennal de préparation et d’intervention».

«En outre, un ensemble de mesures d’assouplissement monétaire a été approuvé par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et les autorités ont adopté un budget révisé avec un déficit plus important pour tenir compte de l’impact de la pandémie, y compris les dépenses d'urgence liées à la crise», a déclaré Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim du conseil d’administration du FMI. «Le financement d’urgence du FMI dans le cadre de la FCR aidera à soutenir les efforts du gouvernement pour atténuer l’impact du double choc, en particulier sur les personnes vulnérables», a-t-il ajouté.

Une assistance supplémentaire de la part des partenaires au développement sera cependant essentielle pour combler le besoin de financement restant, estime le DG adjoint du FMI. Les autorités camerounaises, elles, ont réitéré leur ferme engagement en faveur d’une utilisation efficace et transparente des fonds publics. Elles s’engagent également à veiller à ce que ce financement et les ressources libérées par le mécanisme de suspension de la dette du G20 (pour aider les économies des pays pauvres à faire face à l’impact du Covid-19) soient efficacement dépensés pour faire face à la crise sanitaire et économique actuelle.

Par Patricia Ngo Ngouem (Yaounde, correspondance)
Le 23/10/2020 à 07h56, mis à jour le 23/10/2020 à 07h58