C'est la première fois qu'une session de la Commission militaire conjointe se tient en Libye, engluée dans une crise inextricable depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi.
Cette cinquième session de la Commission militaire conjointe intervient après des pourparlers à Genève ayant débouché sur la signature le 23 octobre, sous l'égide de l'ONU, d'un accord de cessez-le-feu permanent avec "effet immédiat".
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La Libye, pays de près de sept millions d'habitants, est déchirée entre deux pouvoirs rivaux: le Gouvernement d'union nationale (GNA), reconnu par l'ONU et basé à Tripoli, et le camp du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est soutenu par une partie du Parlement élu et son président, Aguila Saleh.
Une délégation représentation le camp de l'Est est arrivée lundi matin à l'aéroport de Ghadamès, à quelque 465 kilomètres au sud-ouest de Tripoli, suivie d'une délégation de l'Ouest et de la cheffe par intérim de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), l'Américaine Stephanie Williams, a constaté un journaliste de l'AFP.
La Commission, composée de cinq responsables militaires de chacun des deux camps, selon le format dit "5+5", doit discuter jusqu'au 4 novembre de "l'application de l'accord de cessez-le-feu, notamment par la création de sous-comités et la mise en place d'un mécanisme de suivi et de vérification", selon l'ONU.
Les pourparlers à proprement parler doivent débutent lundi soir, selon un journaliste de l'AFP sur place.
Située à l'intersection des frontières avec l'Algérie et la Tunisie, Ghadamès, importante oasis du Fezzan, est considérée comme une ville préservée de l'influence des cercles de pouvoir des deux autres provinces historiques, la Tripolitaine dans l'ouest et la Cyrénaïque dans l'est.
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Après l'échec en juin de l'offensive des pro-Haftar, lancée en avril 2019 pour conquérir Tripoli, les belligérants libyens, encouragés par l'ONU, sont retournés en septembre à la table des négociations, avec des réunions thématiques: institutionnelle au Maroc, militaire en Egypte et politique en Suisse.
A partir du 9 novembre, un Forum du dialogue politique rassemblera en Tunisie des personnalités libyennes de tous bords en vue d'un règlement de la crise dans ce pays nord-africain qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d'Afrique.