"L'Afrique ne bloque plus cette nomination", a indiqué à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat. L'officialisation de Nickolay Mladenov devrait se faire dans le cadre d'un "paquet" de nominations incluant des fonctions pour des Africains, selon un autre diplomate.
La nouvelle mission politique de l'ONU au Soudan créée en juin est à cet égard en attente d'un chef. D'autres missions de paix de l'ONU, comme au Mali, devraient aussi changer de titulaires qui arrivent en fin de mandat.
Le dernier émissaire de l'ONU pour le conflit libyen était le Libanais Ghassan Salamé, démissionnaire début mars pour raison de santé. Sa numéro deux, l'Américaine Stephanie Williams, a depuis assuré l'intérim, parvenant récemment à un accord pour des élections en décembre 2021.
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Le remplacement de Ghassan Salamé s'est heurté à l'intransigeance des Etats-Unis.
Washington a d'abord recalé un premier candidat africain, l'ex-ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra. Les Etats-Unis ont ensuite bloqué le processus en réclamant de scinder le poste en deux, avec un émissaire et un chef de la petite mission de l'ONU sur place (Manul - environ 200 personnes), appelé coordinateur.
Avec un Européen comme nouveau médiateur, cette deuxième fonction devrait revenir à un Africain, selon des diplomates.
Après le rejet de l'Algérien, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait pourtant trouvé une nouvelle postulante africaine, une ex-ministre ghanéenne, Hanna Serwaa Tetteh. Mais Washington n'en a pas voulu et son obstination a conduit le Conseil de sécurité à finalement accepter en septembre une nouvelle structure pour la Manul.
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Le nom de Nickolay Mladenov est apparu alors très vite. Mais les pays africains, sans avoir rien à redire sur les capacités du médiateur pour le Proche-Orient, ont bloqué sa nomination, arguant de la nécessité de nommer un Africain ou Africaine pour une médiation du conflit libyen sur le continent africain.
Nickolay Mladenov est émissaire pour le Proche-Orient depuis 2015. Au cours de sa mission, il a été confronté à plusieurs défis: des épisodes de tensions entre Gaza et Israël, la colonisation israélienne qui s'est accrue, les divisions intestines entre Palestiniens, la dégradation de la situation humanitaire à Gaza (encore renforcée par le Covid).
Il a mené, avec l'Egypte, de nombreuses discussions pour éviter les escalades entre Gaza et Israël et il n'y a pas eu de guerre entre les deux parties sous son mandat.