"Un total de 28 personnes sont mortes à la suite des violentes manifestations politiques, dans de nombreux endroits et depuis le (mercredi) 18 novembre 2020", a déclaré le porte-parole de la police Fred Enanga lors d'une conférence de presse à Kampala.
"Le bilan est désormais de 16 morts et 45 blessés, certains grièvement", a déclaré jeudi 19 novembre le chef de la police de la métropole de Kampala, Moses Kafeero. Un précédent bilan policier faisait état de sept morts. "Environ 350 personnes ont été arrêtées pour des actes de violences, tels que pillages, destructions de biens, perturbation de la circulation, vols et vols avec violence durant les émeutes", a-t-il ajouté.
Des détonations continuaient d'être entendues jeudi soir à Kampala, selon un correspondant de l'AFP qui a vu, dans certains quartiers de la capitale, des pillards dérober les affaires d'automobilistes avant que la police n'intervienne en ouvrant le feu. La police tire "des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes" pour disperser "des émeutiers (qui) allument des feux dans les rues, dépouillent ceux qui circulent et s'attaquent à des magasins", a expliqué dans la soirée Moses Kafeero.
Des dizaines de blessés
Des habitants de Kampala ont raconté s'être fait voler téléphones portables, argent et sacs à main, après avoir été arrêtés à des barrages par des hommes masqués réclamant de l'argent, prétendument pour payer les frais d'avocats de Bobi Wine.
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La campagne électorale bat son plein avant un scrutin présidentiel où le député d'opposition et star de la chanson de 38 ans sera le principal adversaire de Yoweri Museveni, 76 ans, au pouvoir depuis 1986. La Croix-Rouge avait indiqué tard mercredi avoir traité des dizaines de blessés, dont 11 par balles après plusieurs heures d'affrontements à Kampala entre policiers et jeunes manifestants fous de colère après avoir appris l'arrestation de leur champion.
Robert Kyagulanyi, de son vrai nom, a été mercredi arrêté à Jinja où il faisait campagne, pour avoir, selon la police, violé les mesures de lutte contre le Covid-19 lors de ses rassemblements. Les heurts ont également touché cette ville ainsi que d'autres centres urbains du pays.
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Jeudi, 33 personnes ont été déférés et inculpées pour "incitation à la violence contre la police" et placées en détention provisoire, à l'exception de deux mineurs, libérés sous caution, selon les services judiciaires. Deux candidats, Henry Tumukunde et Gregory Mugisha Muntu ont suspendu leur campagne électorale pour protester contre ce qu'ils ont qualifié de violence policière contre l'opposition.
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Yoweri Museveni n'a pas commenté les manifestations, mais a posté jeudi matin le programme de sa journée de campagne électorale dans la région de Karamoja. Le quotidien gouvernemental New Vision a publié sur Twitter une vidéo montrant de très nombreux partisans du chef de l'État se rassemblant pour l'accueillir, sans respect des consignes sanitaires.
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a rappelé jeudi "la nécessité de fournir aux gens un espace d'expression, que ce soit par des manifestations ou un processus démocratique". Il a appelé "les institutions étatiques, particulièrement les forces de sécurité à agir dans le respect des droits humains" et toutes les parties "à faire en sorte que les élections soient pacifiques".
Le régime du président Museveni a montré ces derniers mois de nombreux signes de nervosité à l'encontre de Bobi Wine, arrêté ou assigné à résidence à de nombreuses reprises depuis 2018.