Hortefeux, député européen qui avait jusqu'alors le statut de témoin assisté dans ce dossier, a exprimé "sa totale surprise" et souligné qu'"une mise en examen ne présage en rien d'une culpabilité", dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Tout démontre qu'il n'y a eu aucun financement libyen à l'occasion de la campagne présidentielle de 2007", a-t-il estimé.
Cette décision des juges d'instruction était attendue depuis l'inculpation pour "association de malfaiteurs" en janvier d'un ancien collaborateur de l'ancien président Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, en octobre de Sarkozy lui-même, et début décembre de son ancien bras droit Claude Guéant.
La qualification d"association de malfaiteurs" est plus facile à poursuivre jusqu'à un éventuel procès pour les juges, puisqu'elle n'exige d'eux que la démonstration d'"actes préparatoires" au "pacte de corruption" qu'ils tentent de démontrer depuis 2013.
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Hortefeux a été accusé par le beau-frère de Mouammar Kadhafi, Abdallah Senoussi, ainsi que par l'homme d'affaires Ziad Takieddine, dont il a longtemps été un proche, de s'être rendu en Libye à au moins deux reprises. Selon ces deux hommes, il y aurait organisé les modalités du soutien accordé par le régime libyen à Nicolas Sarkozy en vue de son élection à la présidence, en fournissant notamment un RIB, ce qu'il conteste.
"Au vu de la totale absence de crédibilité aussi bien de Takieddine que de Senoussi, les accusations contre Brice Hortefeux me paraissent sans aucun fondement", a déclaré à l'AFP Me Dupeux.
"Brice Hortefeux a apporté des éléments matériels irréfutables qui démontrent qu'il n'était pas en Libye le jour où Takieddine et Senoussi considèrent qu'il aurait fourni des coordonnées bancaires", a-t-il ajouté.
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L'enquête a été ouverte après la publication par Mediapart en 2012, dans l'entre-deux tours de la présidentielle, d'un document censé prouver que la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy avait été financée par le régime de Mouammar Kadhafi.
En sept ans de travail, les magistrats ont réuni une somme d'indices troublants qui ont donné corps à la thèse selon laquelle la campagne de Sarkozy aurait été financée par le régime de Mouammar Kadhafi.
Toutefois, aucune preuve matérielle indiscutable n'a pour l'heure été trouvée, même si des mouvements de fonds suspects ont conduit à dix mises en examen à ce jour.