Des hommes armés venus à moto ont attaqué tard vendredi soir un établissement d'enseignement secondaire dans l'Etat de Katsina, dans le nord du Nigeria. Pris dans la fusillade qui opposait les assaillants aux forces de sécurité, des centaines d'élèves ont pris la fuite dans la forêt environnante et une partie ont été enlevés.
"En ce moment même, l'armée affronte les bandits dans les bois. Nous ferons tout ce que nous pouvons pour retrouver les enfants enlevés", a déclaré dimanche le gouverneur de l'Etat, Aminu Bello Masari, au lendemain de sa visite sur les lieux de l'attaque.
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Il n'était pas en mesure de dire combien d'élèves avaient été enlevés.
"L'école a enregistré 839 élèves et pour le moment, nous sommes sans nouvelles de 333 d'entre eux", a précisé le gouverneur.
"Des élèves continuent à sortir de la forêt", a-t-il ajouté, tout en soulignant que des élèves avaient témoigné que plusieurs de leurs camarades de classe avaient été enlevés par les agresseurs.
Parmi eux, Osama Aminu Maale, 18 ans, qui a réussi à s'échapper et à retourner chez lui.
"Les hommes armés qui nous ont capturé ont ordonné aux plus grands d'entre nous de nous compter. Nous étions 520", a-t-il témoigné à l'AFP, par téléphone.
D'abord transportés dans des bus, les otages ont ensuite été répartis en plusieurs groupes pour une longue marche à pied, avant que le jeune homme et quatre de ses condisciples parviennent à s'évader.
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"Un des bandits m'a battu à plusieurs reprises, parce que je n'arrivais pas à suivre le rythme de la marche. Il m'a laissé à la traîne, ce qui m'a donné une chance de m'échapper", a-t-il expliqué.
Depuis l'attaque, tous les établissements d'enseignement secondaires de l'Etat de Katsina ont été fermés.
Le président Muhammadu Buhari avait condamné samedi l'attaque, qui s'est déroulée dans l'Etat où il est né, menée par des "lâches" et visant des "enfants innocents". Il a promis de renforcer la sécurité dans les écoles.
Et l'Unicef a exigé dimanche "la libération sans conditions de tous les enfants" enlevés.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a également condamné dimanche cette attaque et réclamé la libération des collégiens enlevés, dans un communiqué diffusé par son porte-parole. Les "attaques contre les écoles et autres lieux d'éducation constituent une violation grave des droits humains", a-t-il affirmé, selon ce texte.
Des bandes armées parfois fortes de plusieurs centaines de membres sèment la terreur depuis plusieurs années dans les zones rurales du centre et du nord du Nigeria, pratiquant à grande échelle le vol de bétail et les enlèvements - parfois massifs - contre rançon.