Les conclusions de la commission anti-corruption ne déboucheront pas directement sur des inculpations, mais pourront être transmises au parquet pour d'éventuelles poursuites.
Depuis des mois, empilant tour à tour les recours ou faisant valoir son droit au silence, l'ancien président a réussi à éviter de témoigner.
Convoqué pour la dernière fois en janvier, l'ancien chef d'Etat avait fait savoir, par le biais de ses avocats, qu'il ne se présenterait pas. Les auditions n'avaient finalement pas eu lieu, le président de la commission devant s'isoler après qu'un de ses proches collaborateurs a été testé positif au Covid-19.
Cette dernière convocation prévoyait aussi que Zuma vienne témoigner du 15 au 19 février.
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"M. Jacob Zuma est enjoint de comparaître et de témoigner devant la commission aux dates fixées par celle-ci", a ordonné la Cour constitutionnelle sud-africaine dans un jugement rendu jeudi. Et il "n'a pas le droit de garder le silence pendant cette procédure", a-t-elle ajouté.
Zuma n'a témoigné qu'une seule fois devant la commission présidée par le juge Raymond Zondo, en juillet 2019. Mais il s'était retiré au bout de quelques jours, considérant qu'il était traité comme un "accusé" et non comme un témoin.
Début octobre, la commission anti-corruption était montée d'un cran en assignant l'ancien chef d'Etat à témoigner, menaçant qu'une absence sans motif constituerait "une infraction pénale".
Après des mois à jouer au chat et à la souris, Zuma s'était finalement présenté mais n'avait pas fait entendre le son de sa voix. Et cette audition s'était concentrée sur l'examen de la demande de l'ex-président de récuser Raymond Zondo, selon lui "impartial".
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La commission avait répliqué en saisissant la Cour constitutionnelle, afin qu'elle se prononce sur l'obligation de Zuma à témoigner.
Englué dans les scandales, l'ancien président (2009-2018) avait été poussé à la démission et remplacé par Cyril Ramaphosa, qui a promis d'éradiquer la corruption.
La commission d'enquête, qui devait initialement siéger jusqu'en mars, doit demander une prolongation en raison du retard causé par la pandémie de Covid-19. Elle a déjà entendu des dizaines de ministres ou ex-ministres, élus, hommes d'affaires ou hauts fonctionnaires qui ont déballé au grand jour le linge sale de l'ère Zuma.