En janvier, la cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays saisie par la commission d'enquête, a rendu une décision obligeant Zuma à comparaître et lui ôtant le droit à garder le silence.
Malgré cela, les avocats de Jacob Zuma ont prévenu lundi que leur client "ne comparaîtrait pas devant la commission" devant laquelle il est à nouveau convoqué toute la semaine.
Depuis la création de cette commission en 2018, l'ex chef d'Etat (2009-2018) multiplie les manoeuvres pour éviter de témoigner, empilant les recours ou faisant valoir son droit au silence.
Zuma réclame depuis plusieurs mois la récusation du président de la commission, le juge Raymond Zondo, qu'il accuse d'être partial. Dans ce bras de fer, le juge Zondo a refusé de se récuser, Jacob Zuma a demandé la révision de cette décision.
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Si l'ancien président acceptait maintenant de se présenter devant la commission, cela "saperait et invaliderait sa demande de révision de la décision (du juge Zondo, ndlr) de ne pas se récuser", expliquent ses avocats dans leur lettre.
La veille, le parti historique au pouvoir, l'ANC, a rappelé dans un communiqué la nécessité pour ses membres de coopérer avec la commission: "Permettre autre chose conduirait à l'anarchie et ouvrirait les portes à la contre-révolution".
Jacob Zuma, 78 ans, n'a témoigné qu'une seule fois devant la commission, en juillet 2019, mais avait rapidement claqué la porte, s'offusquant d'être traité comme un "accusé" et non comme un témoin. Il a ensuite comparu en novembre 2020, mais sans prendre la parole.
Englué dans les scandales, Zuma avait été poussé à la démission et remplacé par Cyril Ramaphosa, qui a promis d'éradiquer la corruption.
Des dizaines de ministres ou ex-ministres, élus, hommes d'affaires ou hauts fonctionnaires ont déjà été entendus, déballant au grand jour le linge sale de l'ère Zuma.