Lors d'une rencontre au Caire mardi, le ministre égyptien Sameh Shoukry et son homologue soudanaise Mariam al-Mahdi ont proposé "la formation d'un quartet international dirigé par la République démocratique du Congo", président en exercice de l'Union africaine (UA), "pour arbitrer les pourparlers".
Les deux pays ont confirmé leur "attachement" à la proposition soudanaise soutenue par l'Egypte "d'étoffer le mécanisme de négociation sous l'égide de l'UA", selon un communiqué du ministère égyptien.
Succédant au sud-africain Cyril Ramaphosa, le président congolais Félix Tshisekedi a entamé en janvier un mandat d'un an à la présidence tournante de l'UA.
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Le quartet comprendrait, outre l'Union africaine, "les Nations unies, l'Union européenne et les Etats-Unis", selon le communiqué.
Depuis près d'une décennie, le Soudan, l'Egypte et l'Ethiopie négocient sans succès les modalités de la gestion et du remplissage du réservoir du Grand barrage de la Renaissance (Gerd) qu'Addis Abeba construit sur le Nil bleu.
Lancé en 2011, celui-ci est amené à devenir la plus grande installation hydroélectrique d'Afrique.
Si l'Ethiopie estime que Gerd est essentiel à son développement économique et à son électrification, Khartoum et Le Caire -qui dépend à 97% du fleuve pour son approvisionnement en eau- craignent que la digue ne restreigne leur accès à l'eau.
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En juillet 2020, Addis Abeba avait annoncé avoir atteint son objectif de remplissage du barrage pour la première année et a récemment affirmé qu'il continuerait sur sa lancée, qu'il y ait ou non un accord sur ce sujet de litige avec l'Egypte et le Soudan.
Une telle perspective représente une "menace directe pour la sécurité hydrique" des deux pays en aval, précisent les chefs de la diplomatie, selon le communiqué.
Le Nil, qui coule sur quelque 6.000 kilomètres, est une source d'approvisionnement en eau et en électricité essentielle pour une dizaine de pays d'Afrique de l'Est.