"Les gens sont très mécontents des mesures prises (...) contre cette maladie. Moi le premier", a-t-il dit samedi à Tripoli à l'ouverture d'une conférence nationale sur la gestion de la pandémie.
Abdelhamid Dbeibah a été porté au pouvoir au terme d'un processus de transition politique parrainé par l'ONU, validé mercredi par un vote de confiance du Parlement.
Il est chargé de sortir la Libye d'une décennie de chaos en unifiant ses institutions et en assurant la transition d'ici les élections prévues en décembre. La prestation de serment aura lieu lundi.
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"Au début, la campagne de sensibilisation était bonne, mais nous avons apparemment oublié que nous vivions en pleine pandémie", a lancé le dirigeant de 61 ans, annonçant qu'il y aura "une nouvelle campagne avec un nouvel esprit" et que "le masque redeviendra obligatoire".
Fournir des vaccins est "en haut des priorités de ce gouvernement", a-t-il également assuré.
"Nous avons dépensé des sommes colossales alors que nous n'avons toujours pas de vaccins. Il faut avoir des vaccins au plus vite, peu importe le prix. Nous sommes très en retard", a reconnu le nouveau chef du gouvernement.
Le dernier bilan officiel fait état de 143.671 cas de coronavirus depuis le début de la pandémie dans le pays de sept millions d'habitants, dont 2.348 morts.
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L'instabilité depuis la révolution de 2011 a fragilisé le système sanitaire libyen et des centres d'isolement commencent à saturer. Celui du principal hôpital public à Benghazi (est) a annoncé lundi ne plus être en mesure d'accueillir de nouveaux patients.
Jeudi, le Premier ministre s'était dit mécontent de la gestion des budgets consacrés à lutte contre la pandémie.
Son prédécesseur, Fayez al-Sarraj, avait décidé en février d'allouer 600 millions de dinars (112 millions d'euros) aux vaccins et aux centres d'isolement.
Les vaccins seront aussi distribués aux étrangers, y compris à "ceux qui s'y trouvent de manière irrégulière", a promis Dbeibah.
Début mars, le Centre de lutte contre les maladies avait mis en ligne une plateforme d'inscription à la campagne de vaccination mais celle-ci ne visait que les Libyens.