Nigeria: deux avions présidentiels à vendre

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Le 05/10/2016 à 14h22, mis à jour le 05/10/2016 à 18h54

Deux avions présidentiels du Nigérian Muhammad Buhari sont à vendre. En a-t-il autant, est-on tenté de demander ? Oui, et bien plus encore… Le pays qui serait "devenu subitement pauvre", d’après Muhammad Buhari, n’a plus les moyens de tous les entretenir. Fini la gaspille!

Kiosque Le360 Afrique. Falcon 7X à vendre. Avec suite présidentielle, compartiment ministériel et équipé d'une argenterie haut de gamme, douche et mini-salle de réunion optionnelle. Voilà ce qui pourrait figurer sur l'annonce inédite concernant la vente de l’avion présidentiel nigérian. Deux plutôt qu’un. Puisqu’il y a également un Hawker 4000 qui sera mis aux enchères. L’information sera publiée incessamment dans les journaux d’annonces légales, selon Garba Shehu, porte-parole de la présidence, cité par la BBC.

L'une des plus importantes flottes présidentielles du monde

Le Nigéria possède l’une des flottes gouvernementales les plus fournies dans le monde, avec une dizaine d’appareils. Seulement voilà: ce pays qui était encore, il y a trois mois, la plus grosse économie africaine, devant l’Afrique du Sud, n’a plus tout à fait les moyens d’entretenir autant d’appareils. Certains des 8 autres restants seront transférés à la Nigerian Air Force, l’armée de l’air, pour ses opérations, toujours selon Garba Shehu qui ajoute qu’il "s’agit d’une promesse électorale que le président Muhammad Buhari tenait à honorer".

A la place de cette flotte, le président Nigérian veut "un avion beaucoup plus compact et fiable" pour le transport de l’équipe gouvernementale dans le cadre de ses missions. Le correspondant de la BBC à Abuja affirme, quant à lui, que l’annonce pour la vente des avions demandera de souscrire, non pas en naira, la monnaie locale, mais en dollars.

Ne plus jeter de naira par la fenêtre

Il convient de rappeler que le Nigéria est techniquement en récession depuis le mois d’août. 70% des revenus du Trésor public du pays viennent du pétrole. Alors que la production a reculé de 800.000 barils/jour par rapport à la moyenne des années précédentes, soit près du tiers du volume normal. De plus, les prix qui étaient de 100 dollars/baril avaient poussé le gouvernement à augmenter fortement les salaires. Cette vente prouve bien, s’il le fallait encore, que "le pays est subitement devenu pauvre".

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 05/10/2016 à 14h22, mis à jour le 05/10/2016 à 18h54