Cameroun. Accident de Camrail: "responsabilité totale et entière" de la filiale de Bolloré

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Le 25/01/2017 à 19h35, mis à jour le 25/01/2017 à 19h38

En octobre dernier, le Cameroun a vécu l'un des pires drames de son histoire moderne. Un expert vient de rendre son rapport à la justice et conclut à la responsabilité totale et entière de Camrail. L'accident est le fruit de plusieurs défaillances qui étaient connues de l'entreprise.

Kiosque le360afrique. Trois mois après la survenue du dramatique accident, un des quatre rapports d’expertise commandé par la justice camerounaise est tombé. Jeune Afrique qui l’a consulté affirme que cet élément du dossier parmi tant d’autres ne manque pas d’intérêt. Il ne s’agit pas d'une conclusion définitive, mais "dans ce document d’une vingtaine de pages, étayé par les données provenant de la boîte noire du convoi ayant déraillé le 21 octobre 2016 à Eseka, un expert ferroviaire a analysé les débris des voitures, les témoignages des acteurs et le déroulement des faits". La responsabilité directe de Camair est pointée. Puisque la filiale de Bolloré "connaissait l’existence de graves dysfonctionnements dans 13 des 17 voitures formant le convoi (dont les huit ajoutées pour pallier à l’afflux de voyageurs sur le trajet du 21 octobre 2016)", estime le rapport.

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Parmi ces dysfonctionnements, on note le défaut de freinage de ces voitures. Pire, selon Jeune Afrique, le fait était connu de tous les opérateurs à Camrail, écrit ainsi le spécialiste". Evidemment, ces révélations ne sont pas du goût de Camrail qui a demandé la récusation de l’expert qui en est l’auteur, au prétexte qu’il s’agit d’un de ses anciens employés. Mais au Cameroun où il n’existe qu’une seule compagnie exploitation du réseau ferré, il est impossible de trouver un expert qui maîtrise le secteur sans avoir déjà travaillé pour la filiale de Bolloré.

L’expert ajoute, en tout cas, que plusieurs incidents liés au freinage s’étaient déjà produit dans le passé, notamment en mai et en juillet 2014. Plusieurs conducteurs avaient alors perdu le contrôle de leur convoi. A cela s’ajoutent la surcharge des wagons et l’absence d’entretien.

Quoi qu’il en soit, il s’agit de "la responsabilité totale et entière" de la Camair, d’autant que techniquement c’est la survitesse issue de défaillances multiples mais connues de longue date qui est la principale cause de l’accident. Par conséquent, seule la Camrail est responsable de ce drame et avec elle, sa maison mère Bolloré.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 25/01/2017 à 19h35, mis à jour le 25/01/2017 à 19h38