"La prison de Kangwayi de la ville de Beni a été attaquée par des assaillants dont l'identité n'est pas encore connue. Lors des échanges de tirs entre les forces de l'ordre et les assaillants, nos services ont [comptabilisé] 11 morts dont 8 éléments des forces de l'ordre", a déclaré à la presse le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku. "Pour l'instant, sur 966 prisonniers, il ne reste que 30 détenus dans la prison".
Selon Paluku, un couvre feu est établi sur la ville et le territoire de Beni mais également sur la ville voisine de Butembo à partir de 18H30 locales (16H30 GMT): "Seuls les policiers et les militaires doivent être visibles à partir de cette heure".
La ville et le territoire de Beni sont situés dans le nord de la province troublée du Nord-Kivu. Depuis octobre 2014, plusieurs centaines des personnes y ont été tuées dans une série de massacres attribués aux Forces démocratiques alliées (ADF), une rébellion musulmane ougandaise.
Plusieurs dizaines des présumés ADF étaient incarcérés à la prison de Kangwayi.
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L'attaque de ce pénitencier intervient au lendemain de celle ayant visé un commissariat et un parquet de Kinshasa où une policière congolaise a été tuée et quatre grièvement blessées. Et des attaques similaires se sont succédées depuis trois semaines.
Le 17 mai, la prison de Makala, la grande prison de Kinshasa, avait été attaquée et s'en était suivi une évasion massive de détenus et d'"importants dégâts matériels", selon les autorités.
Le 19 mai, plusieurs dizaines de détenus s'étaient également échappés d'une prison située à 40 km au sud-ouest de Kinshasa.
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Ces différentes attaques et évasions interviennent alors que la RDC est minée par une crise politique profonde liée au maintien au pouvoir du président Joseph Kabila dont le mandat a échu le 20 décembre dernier.
Âgé de 46 ans, Kabila a succédé à son père en janvier 2001. Élu président en 2006, il a été réélu en 2011, lors d'un scrutin entaché de fraudes massives.
Son mandat s'est achevé en décembre et la Constitution lui interdit de se représenter, mais il se maintient à la tête du pays en vertu d'un arrêt controversé de la Cour constitutionnelle, entérinée par un accord signé le 31 décembre 2016 entre la majorité et l’opposition.
L'est de la RDC est déchiré par des violences de groupes armés depuis plus de 20 ans.