Après le neveu du président, Wilfrid Nguesso, en mars, les juges d'instruction parisiens ont mis en examen, mardi, Julienne Sassou-Nguesso, 50 ans, et son mari Guy Johnson, 53 ans, pour les mêmes faits de "blanchiment de détournement de fonds publics" dans le cadre de l'enquête sur les "biens mal acquis".
Depuis 2010, des juges d'instruction français tentent de déterminer si les fortunes de trois familles présidentielles, celles de feu Omar Bongo (Gabon), de Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et de Teodoro Obiang Nguema (Guinée équatoriale), ont pu être bâties grâce à des deniers publics détournés de ces pays, avec l'aide d'intermédiaires et de sociétés offshores dans les paradis fiscaux.
Lire aussi : "Biens mal acquis": l'étau se resserre autour du clan Sassou Nguesso
Le premier procès dit "des biens mal acquis" s'est ouvert lundi dernier devant le tribunal correctionnel de Paris où le fils du président équato-guinéen, Teodorin Obiang, absent à la barre, doit répondre notamment de blanchiment de détournement de fonds publics.
Dans le chapitre congolais, les juges s'interrogent sur l'origine des fonds qui ont permis à Juliette Sassou Nguesso et son époux d'acquérir en 2006, via une société civile immobilière (SCI), un hôtel particulier de la banlieue huppée de Paris, à Neuilly-sur-Seine, comportant sept pièces et piscine intérieure, pour un montant de plus de 3 millions d'euros, selon une source proche du dossier.
D'importants travaux y avaient ensuite été réalisés, entre 2007 et 2011, pour une facture de 5,34 millions d'euros.
Lire aussi : France-Afrique: ces présidents menacés de poursuites pour "biens mal acquis"
Les enquêteurs, qui s'appuient sur des signalements de la cellule de lutte contre le blanchiment du ministère français des Finances, Tracfin, se sont notamment intéressés à des mouvements financiers entre des banques situées à San Marin et des sociétés offshores aux Seychelles, à l'Ile Maurice ou à Hong Kong.
Depuis 2007, plusieurs dizaines de millions d'euros en provenance d'entités publiques du Congo-Brazzaville auraient été transférés sur les comptes de diverses sociétés soupçonnées d'alimenter en partie le train de vie de membres du clan présidentiel, selon une source proche du dossier.
Le gendre du président congolais est également apparu lors des investigations comme le gestionnaire d'une SCI détenant un hôtel particulier dans un arrondissement cossu de Paris et appartenant à la famille d'Omar Bongo, dont l'épouse Edith était la fille aînée du dirigeant congolais.