Cameroun: la noyade comme «cause la plus probable» du décès de l’évêque Mgr Bala

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Le 04/07/2017 à 15h42

D’après le procureur en charge des investigations, aucune trace de violence n’a été relevée sur le corps du prélat après les autopsies réalisées, dont l'une par Interpol. Une version qui contredit celle de "l'assassinat", défendue il y a quelques jours par l’église catholique au Cameroun.

Selon le communiqué de presse publié ce mardi 4 juillet 2017 par le procureur de la République, près la Cour d’appel du Centre, la noyade est la «cause la plus probable» du décès de Monseigneur Jean-Marie Benoît Bala.

«Des autopsies ont été pratiquées sur la dépouille mortelle de l’évêque de Bafia. Après un premier examen par deux collèges de médecins locaux les 2 et 22 juin 2017, il a été décidé de recourir à une expertise internationale via Interpol. Les médecins légistes commis à cet égard par Interpol, à savoir Pr Michael Tsokos, directeur de l’Institut de médecine légale de Berlin en Allemagne et le Dr Marc Mulder, coordonnateur de l’Unité d’identification des victimes des catastrophes à Interpol, sont arrivés au Cameroun le 29 juin 2017. Après examen approfondi, ils ont relevé l’absence de toutes traces de violence sur le corps du défunt et ont conclu à cet égard que la noyade est la cause la plus probable du décès de l’évêque», peut-on lire dans la note signé par Jean Fils Ntamack.

Selon le procureur, les investigations en vue de déterminer les circonstances exactes de ce drame se poursuivent. «Au stade actuel des investigations, les enquêteurs ont auditionné de nombreuses personnes et procédé à diverses perquisitions. Les informations recueillies dans ce cadre sont en cours d’exploitation aux fins de la manifestation de la vérité», précise le communiqué.

Par ailleurs, les constations médico-légales étant achevées, le corps de Mgr Jean-Marie Benoît Bala a été remis ce 4 juillet 2017 aux autorités de l’église catholique aux fins d’inhumation.

Cette version est en contradiction avec la thèse évoquée il y a quelques jours par la Conférence épiscopale nationale du Cameroun.

A l’issue d’une assemblée plénière extraordinaire, elle a, le 14 juin dernier, déclaré que Mgr Jean-Marie Benoît Bala ne s’était pas suicidé. Pour l’église catholique, le prélat avait été «brutalement assassiné». De même, le corps de Mgr Bala, sorti des eaux, ne semblait pas présenter de signes de noyade. Les autorités judiciaires ont ainsi ouvert une enquête pour «mort suspecte».

Pour rappel, le 31 mai dernier, le véhicule de Mgr Bala, évêque de Bafia, près de Yaoundé, a été retrouvé sur le pont d’Ebebda sur le fleuve Sanaga. L’évêque était porté disparu. Un mot retrouvé dans son véhicule indiquait : «Je suis dans l’eau». Son corps avait été retrouvé trois jours plus tard à une vingtaine de km de là.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 04/07/2017 à 15h42