Cameroun. Hadj 2017: dur dur pour les pèlerins

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Le 17/08/2017 à 10h16

Après deux nuits, bloqués à l’aéroport de Garoua, les derniers voyageurs ont enfin pu quitter le pays ce 16 août peu avant 13h. Chaque année, des problèmes d’organisation faussent les départs à bonne date.

2 .342 000 FCFA. C’est le montant que chaque musulman du Cameroun, désirant se rendre à la Mecque a dû débourser cette année. Un montant en hausse de 285 000 F CFA par rapport à l’édition 2016. Ceci, du fait de «l’institution d’un service nouveau à Arafat, précisément l’installation des tentes modernes et climatisées, l’élévation du standing de logement à la Mecque, l’augmentation du billet d’avion et l’effet induit par l’augmentation du cours du dollar», selon un communiqué du gouvernement du Cameroun.

Il faut dire qu’au Cameroun, il existe toute une Commission nationale du Hadj, chargée de l’organisation du pèlerinage: enregistrements, collecte des fonds de participation, obtention du visa, encadrement durant les déplacements et organisation du séjour.

Malgré tout ce dispositif, manifestement bien huilé, jamais un seul départ du Cameroun vers la Mecque ne s’est passé sans jurons. Pour cause de rançonnements des candidats au Hadj par les encadreurs agréés, ou encore du fait de l’indisponibilité des vols Camair-Co, jusqu’ici transporteur agrée.

Pour 2017, le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (MINATD), René Emmanuel Sadi, par ailleurs président de la Commission nationale du hadj avait annoncé un changement majeur : le transport vers la Mecque sera assuré par la compagnie aérienne nationale en coopération avec la compagnie saoudienne Flynas. Hélas, l’histoire s’est répétée, au grand regret des 3.500 candidats enregistrés.

Les premiers pèlerins ont pourtant quitté Douala samedi 12 août 2017. Une première vague, comprenant 300 personnes, parties pour la ville sainte à bord d'un Boeing 737-300 de Flynas. Ce jour-là, Aïssatou Yaya, responsable industries affaires à Camair-Co, expliquait déjà qu’on ne peut pas dire que l’organisation est parfaite. «Mais c’est mieux que ce que nous avons l’habitude de faire. Nous avons tiré les leçons de tous les manquements des années précédentes et nous avons corrigé», . Douala n’aura effectivement pas de problèmes.

Car les trois vols affrétés pour les 900 pèlerins au départ de la capitale économique du Cameroun sont effectivement partis, respectivement samedi, dimanche et lundi.

C’est du côté de Garoua dans le nord, que le retard habituel s’est de nouveau posé. Ici, l’on compte 2.600 candidats au hadj, regroupant les fidèles des trois régions septentrionales du pays, à forte concentration musulmane. Neuf vols sont prévus entre Médine et Garoua, soit un vol par jour. Le premier est effectivement parti lundi en fin de soirée. Un deuxième vol prévu pour mardi a eu problèmes en route. Et ce, pour cause de «contrats mal négociés avec la compagnie saoudienne», selon l’un des encadreurs du hadj. Mais un autre assure que c’est une panne et que le vol aurait atterri d’urgence au Soudan. Aucune communication officielle. Des fidèles ont simplement dû passer la nuit à l’aéroport. C’est finalement ce mercredi 16 août, vers 10 h 45, que l’avion de Flynas est revenu à Garoua pour repartir peu avant 13h avec la deuxième vague de pèlerins. Un retard qui va se répercuter sur les autres voyageurs, si jamais l’avion revient…

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 17/08/2017 à 10h16