Centrafrique: accord de cessez-le-feu entre groupes armés

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Le 11/10/2017 à 09h36

Plusieurs groupes armés ont signé lundi un accord de cessez-le-feu et de libre circulation dans deux préfectures du centre-est de la Centrafrique, a appris l'AFP mardi auprès de représentants de ces groupes.

"A cause des combats, les gens ont fui la région. Ils vivaient dans la misère des camps de déplacés. Cet accord est pour dire aux gens +revenez à la maison+", a expliqué à l'AFP l'un des signataires, l'Union pour la Paix en Centrafrique (UPC), un groupe disant défendre les intérêts des éleveurs peuls.

Cet accord, signé à Ippy (centre-est), inclut différents groupes armés issus de l'ancienne coalition pro-musulmane Séléka, a pu confirmer l'AFP auprès de deux d'entre eux: le Front pour la Renaissance de la Centrafrique (FPRC) emmené par Nourredine Adam, et l'UPC.

"Depuis juin (2017), nous avons ouvert les discussions, sur (notamment) comment mettre en place une force militaire conjointe pour sécuriser le corridor de transhumance", a dit à l'AFP un coordonnateur politique du FPRC, sous couvert d'anonymat, confirmant que le FPRC a signé l'accord.

Selon une source onusienne, deux autres groupes armés sont aussi signataires: le Mouvement Patriotique pour la Centrafrique (MPC), et le RDR (Rassemblement des républicains, un groupe anti-Balaka récemment créé).

Depuis l'éclatement de l'ex-Séléka en 2014 et malgré différentes tentatives de discussion, l'UPC emmené par Ali Darassa se battait contre la coalition formée autour de Nourredine Adam, homme de main de l'ex-président Michel Djotodia.

Cet accord ne concernerait que les préfectures de la Ouaka (centre-est) et Basse-Kotto (sud-est), selon les signataires. Il intervient "dans des zones où il y a beaucoup d'affrontements", note une source onusienne.

La Centrafrique est en proie depuis 2013 à des violences intercommunautaires, après le renversement la même année de l'ex-président François Bozizé par les milices Séléka prétendant défendre la minorité musulmane, ce qui avait entrainé une contre-offensive des milices anti-Balakas majoritairement chrétiens.

Les groupes armés en Centrafrique s'affrontent pour le contrôle des ressources naturelles (diamants, or, bétail...) et dans d'intenses luttes politiques pour accéder aux maigres ressources du pouvoir, dans l'un des pays les plus pauvres du monde.

Mi-septembre, le nombre de réfugiés et de déplacés ayant fui les violences en Centrafrique a atteint son "plus haut niveau" avec 1,1 million de personnes sur 4,5 millions d'habitants.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 11/10/2017 à 09h36