Cameroun. Crise anglophone: afflux de réfugiés vers le Nigeria

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Le 04/11/2017 à 08h28, mis à jour le 04/11/2017 à 08h37

Environ 2000 personnes en provenance des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun se sont fait enregistrer au Nigeria voisin selon cet organisme des Nations-Unies depuis le mois d’octobre.

La crise anglophone qui sévit depuis un an environ dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun a entraîné un déplacement de populations vers le Nigeria voisin. Des déplacements qui auraient augmenté depuis le mois d’octobre et les manifestations survenues en marge de la déclaration d’indépendance symbolique des régions anglophones du pays projetées par les sécessionnistes le 1er octobre dernier. Selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, environ 2000 personnes se sont réfugiées dans l'État de Cross River au Nigéria. Quelque 3.000 autres y séjourneraient, mais n’auraient pas été enregistrées.

«Ces personnes qui ont traversé la frontière. C’est une situation qui est relativement délicate. Elles ont besoin d’une assistance immédiate avec des biens de première nécessité comme les matelas, les moustiquaires. Elles ont aussi besoin de nourriture. C’est pour cela que le HCR avec ses partenaires ont procédé à la distribution de plus de 40 tonnes de nourriture, de matelas, de moustiquaires, des kits de première hygiène pour les femmes et les filles, de même que d’ustensiles de cuisine pour permettre à ces populations de survivre dans les jours qui viennent, au-delà de la générosité dont elles bénéficient de la part des communautés», a déclaré Romain Desclous, responsable de la communication du HCR pour l'Afrique de l'Ouest, sur les ondes de la BBC.

Pour ce responsable du HCR, il n’est cependant pas question de créer des camps de réfugiés pour autant. «Ces personnes camerounaises qui cherchent refuge au Nigeria sont accueillies par les communautés nigérianes. Elles sont au sein de ces communautés et c’est dans ce cadre-là que nous les assistons. Nous travaillons sur des plans de contingence qui nous permettront d’anticiper une réponse à une situation potentiellement grave», a-t-il précisé. A la suite des violences survenues au début du mois d’octobre dernier dans le pays, les autorités camerounaises ont dénombré une dizaine de morts environ. Certaines ONG par contre parlent de plus d’une centaine de victimes recensées au cours d’affrontements avec les forces du maintien de l’ordre.

Signalons que selon le HCR, quelque 8,5 millions de Nigérians vivant dans les trois Etats les plus touchés par la crise née de la lutte contre la secte terroriste Boko Haram ont besoin d’aide humanitaire. Plus de 200.000 réfugiés ont fui au Cameroun, au Tchad et au Niger.

Par Elisabeth Kouagne (Abidjan, correspondance)
Le 04/11/2017 à 08h28, mis à jour le 04/11/2017 à 08h37