Egypte. Internet: la lenteur du débit suscite le mécontentement des internautes

Le 03/01/2018 à 15h36, mis à jour le 03/01/2018 à 15h37

Les internautes égyptiens sont en colère. Ils accusent la cybersurveillance de l’Etat d’être à l’origine de la lenteur du débit d’Internet. Les autorités donnent une autre version qui ne convainc pas les usagers.

Kiosque le360 Afrique: Même si l’Internet n’est pas coupé, la lenteur du débit est telle que les internautes égyptiens sont déboussolés et en colère. En effet, alors que le débit de l’ADSL était déjà jugé lent, on notre une extrême aggravation de la lenteur de celui-ci depuis bientôt une semaine. Cette lenteur rend impossible l’utilisation convenable des réseaux sociaux.

Sur les réseaux sociaux, les internautes affichent leur mécontentement et dénoncent une situation qu’ils expliquent par les conséquences d’une cybersurveillance de l’Etat. Nombre d'entre eux accusent la Telecom Egypt Data, le fournisseur étatique, filiale de Telecom Egypt et qui contrôle 70% du marché de l’ADSL, d’escroquerie, selon Rfi.

Il faut dire que le régime égyptien est bien conscient du rôle joué par les réseaux sociaux dans la chute du régime de Mohamed Morsi.

Toutefois, face à une colère qui monte, les autorités de régulation des télécoms et le fournisseur d’accès étatique essayent de justifier la situation en évoquant un problème technique. Ainsi, Telecom Egypt Data, qui jouit du monopole du réseau de télécommunication avec l’étranger, a expliqué qu'un câble sous-marin s'est rompu du côté de Singapour ralentissant tout le débit entre l’Asie et l'Europe.

Cette explication est naturellement loin de convaincre les internautes égyptiens qui ne comprennent pas le lien entre la rupture d’un câble à Singapour et les connexions en Egypte qui passent essentiellement par des câbles liant le pays avec l’Europe et les Etats-Unis via la Méditerranée. Or, à ce niveau, aucun incident n’est signalé. En plus, l’Egypte semble être le seul pays de la région affecté par cette chute du débit de l’ADSL.

Pour eux, il n’y a pas de doute, la baisse du débit d’Internet découle d’une volonté des autorités égyptiennes de surveiller les réseaux sociaux devenus un canal d’échange pour les opposants. D'ailleurs, les députés du parti au pouvoir n'ont-ils pas obligé les usagers des réseaux sociaux à s'enregistrer auprès des autorités?

Il faut ajouter que plusieurs centaines de sites internet sont bloqués par des pare-feu, en raison de la lutte contre le terrorisme.

Par Karim Zeidane
Le 03/01/2018 à 15h36, mis à jour le 03/01/2018 à 15h37