Les forces de l’ordre camerounaises ont empêché cette semaine à Yaoundé, la capitale, les manifestations du Nouveau collectif des enseignants indignés du Cameroun. Au prétexte que ceux-ci n’avaient pas reçu une autorisation de manifestation délivrée en bonne et due forme par les autorités administratives. La police a arrêté des dizaines d’enseignants et mis fin au mouvement de grève naissant. La plupart des enseignants ont été cependant relâchés plus tard. Il faut dire que pour les autorités locales, le contexte est délicat.
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Pour mémoire, en octobre 2016, c’est une grève d’enseignants et d’avocats qui avait été à l’origine du début de la crise anglophone au Cameroun. Les enseignants réclamaient, entre autres, le paiement d’arriérés de salaire, la clarification des modalités d’admission des étudiants dans les universités de tradition anglo-saxonne, une meilleure représentation des anglophones lors des recrutements aux postes d’enseignants et de personnels dans lesdites universités, la diminution du nombre, jugé élevé, des enseignants francophones dans les écoles en zone anglophone. Cette fois-ci, les enseignants réclament notamment le paiement d’arriérés de salaires, le non logements par ordre de promotions, le refus de payer les avancements après la signature des arrêtés correspondants et le refus de payer les frais de relève.
Les enseignants envisageaient notamment de boycotter les examens de la quatrième séquence et d’arrêter des cours si rien n’est fait. Pour trouver des solutions à ces nouvelles revendications, la 7e session du Comité interministériel s'est tenue le 28 février 2018. Les syndicats d’enseignants étaient conviés à ces assises. Le ministre de l'Enseignement supérieur, qui présidait la réunion, a réaffirmé l'engagement du gouvernement camerounais en faveur d'un «dialogue permanent, loyal et franc» avec toutes les parties prenantes des sous-systèmes éducatifs anglophone et francophone. Ceci en vue de proposer des solutions réalistes aux problèmes qui préoccupent la communauté éducative nationale.
En ce qui concerne le niveau d'avancement des dossiers de contractualisation et d'intégration des enseignants, il ressort, selon le ministre de la Fonction publique, que sur les 885 dossiers des instituteurs vacataires de l'enseignement technique transmis, 831 projets de contrat ont été initiés et suivent le circuit des visas préalables à la signature. Sur les 2225 dossiers d'intégration de certains vacataires transmis, 1003 ont été initiés et transmis pour signature. Concernant le paiement des vacations dues aux correcteurs des examens officiels du cycle primaire, une dotation budgétaire de 1.050.000.000 francs CFA est prévue pour l'exercice 2018.
Toutefois, un plaidoyer sera élaboré par le ministre de l'Education de base pour éponger les arriérés, grâce à une dotation additionnelle. Dans le cycle secondaire, le ministre des Enseignements secondaires procédera à un audit sur la dette des correcteurs des examens du GCE. Cependant, 500 millions de francs CFA ont déjà été débloqués et affectés aux destinataires réglementaires. Il est à noter également que les affectations des enseignants dans les régions anglophones ont commencé et se poursuivent. A cet effet, 1051 enseignants ont déjà été déployés dans ces régions en l'espace de deux mois.