RD Congo: plus de 200 "faux magistrats" débusqués

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Le 20/03/2018 à 15h34

Les autorités de République démocratique du Congo ont identifié au sein de la magistrature "plus de 200 individus" ne remplissant pas les conditions pour exercer comme magistrat, a annoncé à la presse mardi le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba.

Une commission d'enquête instituée par les autorités depuis octobre "a examiné notamment les qualifications, la régularité des conditions de recrutement des magistrats des sièges et des parquets", selon un enquêteur. Environ 4.000 magistrats civils et militaires sont actuellement en fonction dans le pays.

"Plus de 200 individus" vont devoir être "extirpés du corps de la magistrature pour n'y maintenir que des vrais magistrats",

"Nous avons écouté le rapport. La commission a pu établir qu'il y a beaucoup d'individus qui sont entrés ou qui sont dans le corps de la magistrature qui ne devraient pas y être", a ajouté Thambwe.

Depuis l'institution de cette commission, quelques personnes concernées sont déjà aux arrêts pour les cas les plus flagrants, d'autres ont carrément déserté leurs bureaux, a-t-il expliqué.

"La primeur du contenu de ce rapport est réservée au président de la République", a indiqué Thambwe.

"Ces individus qui sont entrés dans ce corps de manière irrégulière ont fait les plus grands dégâts dans l'administration de la justice", a accusé le garde des sceaux congolais. "Ils seront chassés de la magistrature et poursuivis".

De nombreux justiciables en RDC et des ONG nationales et internationales de défense des droits de l'Homme accusent régulièrement la justice congolaise d'être corrompue et de "rendre des jugements à la tête du client".

En octobre, le ministre de la Justice avait présenté un "tableau sombre" de la justice "infectée par plusieurs maux", au cours d'une cérémonie officielle retransmise à la télévision de l’État.

A la même occasion, il avait fustigé la lenteur dans l’administration de la justice: les arrestations et les détentions sont transformées en "instrument d'intimidation et de terreur contre les inculpés pour les amener à libérer leurs avoirs" c'est-à-dire corrompre financièrement les juges.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 20/03/2018 à 15h34