Cameroun: Jackie Chan absent du Festival des arts martiaux, le public crie à l'escroquerie

Jackie Chan

Jackie Chan. DR

Le 16/04/2018 à 07h48

La Ligue camerounaise des consommateurs entend déposer une plainte pour «publicité mensongère», suite aux récriminations des spectateurs, déçus par l’absence de la star mondiale du cinéma au Festival des arts martiaux. Alors que la polémique enfle, l'organisateur rejette la faute sur la présidence.

La Ligue camerounaise des consommateurs (LCC) va intenter une action en justice contre les organisateurs du Festival africain des arts martiaux (FADAM), dont la première édition s’est tenue du 2 au 8 avril dernier à Yaoundé, Douala et Limbe. «Nous allons déposer une plainte contre le promoteur du FADAM pour publicité mensongère. Pour le moment, nous sommes en train de rassembler les plaintes», affirme le président de la LCC, Delors Magellan Kamgaing.

Cette action, apprend-on, fait suite aux récriminations des spectateurs, déçus de ne pas avoir vu Jackie Chan. Pourtant annoncée à grands coups de publicité comme personnalité invitée du FADAM, la star mondiale du cinéma a brillé par son absence lors de ce festival.

Une absence fort remarquée qui a mécontenté le public qui avait fait le déplacement le 6 avril dernier au Palais des sports de Yaoundé pour la «grande nuit de la démonstration» des arts martiaux. Mais aucune trace du héros de «Rush Hour» ni de l’acteur français Gérard Depardieu ou de l’Abbé Shi Yongxin, chef spirituel du Temple de Shaolin, également à l’affiche des invités de prestige attendus lors de cet événement.

Suffisant pour crier à la filouterie, d'autant qu’il fallait débourser 50.000 francs CFA pour avoir accès au site de la manifestation ce jour-là. Une somme que beaucoup n’ont pas hésité à payer, dans l’espoir de voir leur idole, et pourquoi pas, de prendre une photo en sa compagnie.

«Ceux qui ont acheté les tickets ne sont pas contents, ils se sentent floués. Notre action en justice a pour but d’obliger les organisateurs à les rembourser et que ceux-ci comprennent que quand ils annoncent des invités de marque, ils doivent s’assurer que ces invités seront bel et bien là», précise le président de la LCC.

Alors que la polémique enfle, les organisateurs essayent tant bien que mal de calmer les esprits. Selon le promoteur du FADAM, Dominique Saatenang, le festival n’était pas en mesure d’assurer la sécurité de ces célébrités, faute du patronage du président de la République.

«La sécurité ne saurait être garantie qu’avec le haut patronage du chef de l’Etat que nous n’avons malheureusement pas eu. Cela fait dix mois qu’on a sollicité le parrainage. On a écrit à travers l’ambassade qui soutenait le projet auprès de la présidence et on nous a affirmé que le chef de l’Etat avait eu le courrier», se dédouane le promoteur. «Je peux comprendre la frustration de certains fans qui auraient aimé voir de près ces hautes personnalités. Mais, je rapporterai fidèlement votre frustration à mes amis Jackie Chan, Gérard Depardieu et à mon maître spirituel», affirme-t-il.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 16/04/2018 à 07h48