Des photos sensibles des forces armées diffusées sur les réseaux sociaux, certaines informations stratégiques divulguées sur internet, des campagnes de désinformation menées contre l’armée sur les plateformes numériques… Quelles précautions prendre pour empêcher les réseaux sociaux de compromettre l'action sécuritaire des armées?
Voilà autant de sujets au qui seront débattus cette semaine à Yaoundé, la capitale camerounaise. Car, dans son devoir de défense de l’intégrité territoriale du pays, l’armée est confrontée ces derniers temps à la percée des réseaux sociaux. Lesquels, dans ce contexte de lutte contre le terrorisme, peuvent aussi être considérés comme un nouveau champ de bataille. D’où la nécessité d’adaptation à la nouvelle donne.
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C’est dans ce contexte que s’est ouvert ce 24 avril 2018 à l'Ecole supérieure internationale de guerre de Yaoundé (ESIG), le colloque international sur le thème «Défense nationale: réseaux sociaux et défis sécuritaires» qui réunit une vingtaine de stagiaires des écoles de guerre venus d’Afrique, d’Europe et d’Amérique. Les travaux ont été inaugurés par le secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Défense, en charge de la Gendarmerie nationale, Galax Yves Landry Etoga.
Le problème se pose avec d’autant plus d’acuité que, d’après les statistiques exposées, les tranches d’âge les plus actives sur Facebook (les 18-25 ans et les 26-34 ans, respectivement 35% et 20% des utilisateurs) sont nombreuses dans l’armée. Et ce, du fait notamment des rajeunissements et recrutements opérés. Et la divulgation par mégarde d’informations stratégiques peut remettre en cause l’intégrité physique des troupes.
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Or, l’armée est une institution très hiérarchisée et secrète, «la grande muette» comme on l’appelle communément. La liberté d’expression du militaire est ainsi limitée, d’une part, par l’obligation de réserve à laquelle il se trouve soumis.
D’autre part, par les exigences du secret qui vont de la simple obligation de non-divulgation des documents classifiés, à l’obligation de discrétion pour tout ce qui concerne les faits et les informations qu’il a pu connaître dans le service. Mais, avec la montée en puissance des réseaux sociaux, il s’avère de plus en plus difficile de contrôler la liberté d’expression du militaire.