Le gouvernement ougandais a rompu une tradition en décidant à nouveau de taxer les importations de documents religieux (Bible, Coran, recueils de cantiques, recueils de prières, etc.) qui bénéficiaient jusqu’à présent d’une "exonération" accordée par le président Yoweri Museveni.
Les religieux chrétiens et musulmans du pays n’ont pas tardé à réagir soulignant que les documents religieux devraient continuer à être exonérés d’impôt puisque destinés à «nourrir spirituellement» les Ougandais, et ce d’autant que la devise nationale est «Dieu et mon pays», selon Business daily.
Ainsi, pour Ramathan Mugalu, secrétaire général du Conseil suprême musulman de l’Ouganda, «ce gouvernement est allé trop loin dans sa collection de taxes. Comment peut-il taxer la parole de Dieu? Il devrait plutôt venir en aide à la publication de ces documents».
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Allant dans le même sens, Satanley Ntagali, archevêque catholique d’Ouganda, s’oppose également à la taxation des documents religieux.
Les autorités, engagées dans un processus d’élargissement de l’assiette fiscale pour accroître les recettes budgétaires, justifient ces taxes par l’importance du «manque à gagner pour les finances publiques» de l’exonération des documents religieux, a expliqué Doris Akol, directrice générale de Uganda revenue authority (URA), qui explique que la non-perception de cette taxe est «une anomalie» car ces produits ne bénéficient pas d’exonération par la loi.
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Sachant que 9 habitants sur 10 en Ouganda, sur une population de 40 millions d’habitants, sont chrétiens ou musulmans, la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) de 18% par document religieux va rapporter de revenus substantiels dans les caisses de l’Etat ougandais. Toutefois, cette taxe va fortement augmenter le prix des livres religieux.
Preuve de la volonté du gouvernement de prélever des taxes sur les livres religieux, l’URA a bloqué l’importation d’un lot de 9.120 livres de prières et de recueils de cantiques venant du Kenya jusqu’à l’acquittement d’une TVA de 8,9 millions de shillings ougandais.