Depuis son arrivée au pouvoir en février, le président Ramaphosa s'est engagé à accélérer la réforme de la terre destinée à "réparer l'injustice historique grave" commise à l'égard de la majorité noire pendant l'apartheid.
"Comme toutes les autres ressources économiques de ce pays, la terre a été historiquement utilisée pour servir les intérêts d'une frange étroite de la société", a rappelé Ramaphosa à l'ouverture d'un atelier de deux jours de son parti, le Congrès national africain (ANC), consacré à ce sujet très sensible.
Le régime de l'apartheid a "accordé 87% des terres à la minorité blanche et seulement 13% à la majorité noire", a-t-il poursuivi à Boksburg, dans la banlieue de Johannesburg.
A son accession au pouvoir en 1994 avec l'élection à la présidence de Nelson Mandela, qui a coïncidé avec l'avènement de la démocratie en Afrique du Sud, l'ANC avait fait du sujet de la terre l'une de des priorités.
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Mais le président Ramaphosa a concédé samedi que "le manque de progrès" enregistrés dans ce domaine depuis 1994 pouvait "être en grande partie imputable à la faiblesse des institutions (...), l'incohérence des législations (...), une mauvaise allocation des ressources" ou encore "la corruption".
La responsabilité de l'ANC est désormais de s'assurer que "nous avons un programme complet, cohérent et durable", a-t-il ajouté. Son parti doit débattre pendant le week-end de la réforme agraire et plus précisément du mécanisme d'expropriation des terres sans compensation, qui suscite beaucoup d'inquiétudes parmi la minorité blanche.
En février, les députés ont décidé à une très large majorité de mettre en place une commission chargée de réviser la Constitution à cette fin.
Au cours du week-end, l'ANC "doit donner la direction à suivre pour utiliser au mieux ce mécanisme afin de faire avancer la réforme de la terre", a expliqué M. Ramaphosa, pressé par l'ANC et la troisième force politique du pays, les Combattants pour la liberté économique (EFF, gauche radicale), de mener à bien le projet.
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"Sans redistribution de la terre, nous ne construirons pas une Afrique du Sud unie. (...) Sans donner aux pauvres les moyens de cultiver la terre de façon productive, nous ne vaincrons pas la pauvreté", a encore assuré le président.
Près d'un quart de siècle après l'élection du premier président noir, l'Afrique du Sud reste une société extrêmement inégalitaire, où les richesses sont avant tout concentrées entre les mains des Blancs.
Le sujet de la réforme agraire devrait être au coeur de la campagne des élections générales de 2019.