Vidéo. Egypte: pour sa vidéo devenue virale, la touriste libanaise passera 15 jours en prison

VidéoMouna El-Mazbouh, une touriste libanaise, n'a pas apprécié son séjour en Egypte, ce qui l'a poussée à poster une vidéo sur les réseaux sociaux pour en témoigner. Elle encourt jusqu'à cinq ans de prison pour "propagation de fausses informations".

Le 04/06/2018 à 11h59, mis à jour le 04/06/2018 à 12h44

Après deux jours de garde à vue, la touriste libanaise Mouna El-Bazbouh passera quinze jours en détention sur ordre du procureur de la République égyptien. Mouna El Mazbouh s'est rendue coupable d'avoir posté sur Facebook une vidéo dans laquelle elle se plaint de harcèlement sexuel et des conditions de son séjour en Egyote. 

C'est jeudi que cette touriste a été arrêtée après que sa vidéo soit devenue virale. Elle a été accusée de diffuser de fausses nouvelles. Dans la vidéo, elle affirmait avoir été victime à maintes reprises de harcèlement sexuel de la part de chauffeurs de taxis et de jeunes hommes croisés dans la rue. Elle dénonçait également le pauvre service dans les restaurants durant le mois de ramadan. Elle expliquait aussi que durant un précédent séjour, elle s'était fait voler une somme argent. Autant de choses qui ne font pas du tout la promotion de la destination Egypte qu'elle qualifie de "pays de fils de péripatéticiennes". 

Pour de tels propos, elle encourt entre trois et cinq ans de prison si sa culpabilité est avérée. Et, il faut dire qu'il y a de fortes chances, si la vidéo est authentifiée, qu'elle soit condamnée. En effet, se référant à Abdelfattah al-Sissi, elle dit: "vous méritez ce que votre président fait contre vous. Je souhaite qu'Allah vous envoie quelqu'un qui opprimera davantage". Certes dans une deuxième vidéo postée à la suite de la première, elle a présenté ses excuses aux Egyptiens respectables. Mais, aux yeux du procureur, visiblement le mal est fait. Il a affirmé que Mouna El-Mazbouh est accusée "d'avoir diffusé de fausses informations préjudiciables à la société égyptienne, et qui offensent la religion". Les propos contre le chef de l'Etat égyptien constituent des circonstances aggravantes. 

Le mois dernier, un activiste nommé Amal Fathi avait été arrêté après avoir accusé le gouvernement de ne rien faire pour protéger les femmes du harcèlement sexuel. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 04/06/2018 à 11h59, mis à jour le 04/06/2018 à 12h44